20 ans après sa mort, Barbara revient. Un film homonyme rend hommage à la
chanteuse et sort mercredi 6 septembre sur grand écran avec Jeanne Balibar et Mathieu Amalric. Barbara c'est d'abord, une silhouette,
un visage : cheveux courts, pommettes hautes, le regard noir envoûtant sous le
maquillage. Loin de ses débuts sur scène : "Je ne voyais pas les gens, ne
serait-ce que parce que je suis très myope, mais je les entendais : ah, qu'elle
est laide !". C'est la chanson qui la rendra belle. La chanson, et les
hommes.
Jacques
Brel, Serge Reggiani, Georges Moustaki. Cette grande amoureuse ne s'est
jamais mariée. Elle n'a pas eu d'enfant. Mais de ses amours, elle a fait des
chansons. "Le jour où j'ai eu envie de parler comme une femme, j'ai écrit
Dis quand reviendras-tu ?". Pendant longtemps, elle ne l'a pas signée.
Barbara se voyait plus en femme qui chante qu'en femme qui écrit. "Je n'ai
pas d'imagination, disait-elle, je n'ai que ma vie et les choses qui m'ont
bouleversée".
De fait, ses plus belles chansons sont des histoires vraies.
Göttingen, Nantes, Ma plus belle histoire d'amour. Et sans doute L'Aigle noir.
Puisqu'elle a révélé dans ses mémoires posthumes qu'elle avait été violée par
son père dans son enfance. Enfance traumatisée aussi par la guerre. Barbara
grandit dans une famille juive, elle va connaître l'errance. 22 déménagements entre
ses 10 ans et ses 15 ans. Plus tard, elle aura toujours une petite valise
prête, au cas où. Et jusqu'à la fin de sa vie, elle s'est cachée sous
l'escalier quand on sonnait à sa porte à l'improviste. Elle a déchiré toutes
ses photos de petite fille. Effacée, la petite Monique Serf, c'est son vrai
nom. Mais elle n'a pas lâché son rêve de devenir "pianiste
chantante". Et elle est devenue Barbara en hommage à sa grand-mère,
Varvara, née à Odessa.
Et le noir est devenu sa couleur. Pourtant Barbara n'était
ni triste, ni morbide. "C'est la femme la plus drôle que j'ai
rencontrée", c'est ce que dit son accordéoniste Roland Romanelli, l'un de
ses amoureux. En voiture, elle chantait à tue-tête du Stone et Charden. On est
loin de L'Aigle noir. Barbara était un personnage solaire, et généreux. En tournée,
elle jouait les Père Noël auprès des enfants hospitalisés. Sans micro ni
caméra. Elle a chanté dans les prisons. Et sa dernière bataille, c'était contre
le sida. Jusqu'au bout, elle a visité des malades. Dame en noir, et grande
dame. Elle disait : "Je veux bien ne pas être belle, tant pis. Mais je
veux pouvoir me regarder dans une glace".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte