Viticulteur bio : 500 euros d'amende pour avoir refusé de traiter ses vignes

Le viticulteur de Côte-d'Or poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes a été condamné à 500 euros d'amende ferme ce lundi.

Emmanuel Giboulot, ici à Beaune le 24 février 2014, a été condamné à 500 euros d'amende ferme.

Crédit : AFP / JEFF PACHOUD

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Emmanuel Giboulot, un viticulteur bio de Côte-d'Or, a été condamné ce lundi 7 avril à 500 euros d'amende ferme. Il était poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes contre une maladie, la flavescence dorée. Sa peine a été assortie d'une amende avec sursis de 500 euros, conformément aux réquisitions lors de l'audience fin février.

"Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position", a déclaré à la presse Emmanuel Giboulot à l'issue du délibéré. Le viticulteur, qui pratique la biodynamie depuis les années 1970, a annoncé son intention de faire appel. Il encourait six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

Il avait même refusé d'utiliser un pesticide naturel

Emmanuel Giboulot avait refusé de traiter ses dix hectares qu'il exploite en Côte-de-Beaune et Haute-Côte de Nuits. Même à la pyréthrine, pesticide naturel autorisé dans la filière bio. Après un contrôle en juillet de la Direction régionale de l'agriculture, il avait été convoqué devant la justice.

La représentante du parquet, Jeanne Delatronchette, avait fustigé lors du procès le non-respect "par choix idéologique" de l'arrêté préfectoral imposant de traiter, en 2013, les vignes de Côte-d'Or contre la flavescence dorée. Cette maladie mortelle et très contagieuse, apparue en 1949 en Armagnac (sud-ouest), touche presque tout le vignoble français après s'être fortement développée depuis une dizaine d'années, selon les autorités sanitaires.

Peu de soutiens au sein de la profession viticole

Devant le tribunal, l'avocat du vigneron, Me Benoist Busson, avait plaidé la relaxe, dénonçant un principe de précaution "complètement dévoyé". Soutenu par les écologistes, Emmanuel Giboulot, a en revanche trouvé peu d'appui au sein de la profession viticole - y compris dans la filière bio - pour qui l'affaire donnait une mauvaise image de la Bourgogne. "Je trouve cela dommage car c'est une chance pour la Bourgogne qu'il y ait ce débat-là", rétorque le vigneron.

La rédaction vous recommande