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Viol : la France manque de centres de prise en charge des victimes
Le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes est les hommes a dévoilé un rapport, mercredi 5 octobre, révélant que les viols et agressions sexuelles bénéficieraient encore d'une très grande tolérance sociale.
Marie Ange Le Boulaire, journaliste et réalisatrice
Crédit : GINIES/SIPA
Le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes est les hommes a dévoilé un rapport accablant. Selon Danielle Bousquet, sa présidente, les viols et agressions sexuelles bénéficieraient encore d'une très grande tolérance sociale. Seule une femme sur 10 en France et en 2016 porte plainte après un viol. Le choc, la culpabilité, la honte ou le fait que 80% des femmes connaissent leur agresseur font que le dépôt de plainte n'est pas forcément le premier réflexe, explique Marie-Ange Le Boulaire Verrecchia est présidente d'une fondation éponyme qui vient en aide aux victimes de viols.
La journaliste et réalisatrice déplore les propos aberrants que les victimes peuvent encore entendre. "On est encore un peu responsable lorsque l'on porte une jupe trop courte, si on rentre à 4h du matin, si l'on fait confiance à quelqu'un. Il y a toujours une part de responsabilité [...] Beaucoup de Français estiment qu'une personne qui subit un viol a une part de responsabilité", regrette-t-elle.
Autre difficulté à laquelle sont confrontées les victimes : exprimer sa douleur dans un commissariat. "C'est très difficile", abonde Marie-Ange Le Boulaire Verrecchia qui a donné des formations dès 2000 dans les locaux de la police judiciaire. 16 ans après, "ils reconnaissent quand même que la victime a besoin d'eux et que leur rôle est fondamental", poursuit-elle. Contrairement à des pays comme le Canada, la France manque de centres de prise en charge des victimes du début à la fin, selon Marie-Ange Le Boulaire Verrecchia.
