"Nous respectons le choix du peuple américain", dit le premier ministre Tunisien

Le premier ministre tunisien Youssef Chahed a été reçu à l'Élysée ce jeudi 10 novembre au matin. La visite était au départ axée sur l'économie de son pays, mais l'élection de Donald Trump le 9 novembre à la tête des États-Unis a bouleversé le programme. "Nous respectons le choix du peuple américain. Les relations tuniso-américaines sont vieilles de plus de 200 ans. Quel que soit le président, la Tunisie et les États-Unis garderont des relations historiques exceptionnelles", affirme le chef du gouvernement tunisien au micro de RTL.

Donald Trump promet d'anéantir Daesh grâce, notamment, à une coopération avec la Russie. Après les attentats de Sousse et du Bardo en 2015, la Tunisie fait face au meurtre d'un militaire tunisien par Daesh, le 6 novembre à son domicile, preuve que la menace de Daesh est toujours prégnante dans le pays. "Aujourd'hui, cette menace est globalisée, assure pourtant Youssef Chahed. Face à un défi globalisé, il faut une réponse unie, concertée. Nous sommes prêts à collaborer nous avons une coopération avec les pays occidentaux dans le domaine sécuritaire et nous appelons à renforcer davantage cette coopération. La pays est un pays cible car c'est une nouvelle démocratie et nous appelons nos amis européens et américains face à cette menace", poursuit-il.

Nous allons vers une relance économique pour essayer de consolider définitivement l'expérience démocratique tunisienne.

Youssef Chahed, premier ministre tunisien

"Nous savons aujourd'hui gérer la menace terroriste. Depuis 2015, nous avons mis les moyens nécessaires. Il reste qu'il y a des menaces imprévisibles mais nous faisons face à ces menaces de manière forte", rassure-t-il, ajoutant "que les Américains comme les Tunisiens ont tout intérêt à continuer cette coopération". Quant aux relations entre les pays de la rive nord de la Méditerranée, Youssef Chahed attend que celles-ci s'intensifient. "Nous pensons que les relations de la Tunisie avec les pays de la rive Nord doivent évoluer vers un niveau autre. La Tunisie est aujourd'hui un îlot de paix, de démocratie, et nous devons ensemble permettre la durabilité de ce modèle. Islam et démocratie ne sont pas en opposition", insiste le premier ministre tunisien.

Au cours de leur entretien, le président de la République François Hollande et le premier ministre tunisien ont discuté "sur la nécessité d'aider la Tunisie et de travailler sur le volet sécuritaire ensemble" ainsi que de relancer le tourisme français dans le pays. Le volet économique a également été abordé. "Aujourd'hui, le challenge est économique. Nous allons vers une relance économique pour essayer de consolider définitivement l'expérience démocratique tunisienne", explique Youssef Chahed. Pourtant, les réformes économiques de son gouvernement son contestées en Tunisie. "Nous ne sommes qu'à la cinquième année de notre apprentissage de la culture démocratique. Il y a un coût à la transition démocratique, mais cinq années ne sont rien dans l'histoire d'une nation comme la Tunisie", justifie-t-il.