La dernière étude sur les familles monoparentales est riche d'enseignement sur le profil de ces foyers. Davantage de pères ont la garde de leurs enfants. Des milliers de parents sont en couple mais ne cohabitent pas... Bref, le profil de ces foyers s'est fortement diversifié en 20 ans. Mais ces parents gardent en commun d'être moins diplômés et plus touchés par le chômage.
La monoparentalité (un adulte vivant sans conjoint, avec au moins un enfant mineur) concerne près d'une famille sur huit, selon l'étude publiée ce mercredi 29 juillet par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères des Finances, des Affaires sociales et de l'Emploi. Un travail qui porte sur la période 1990-2011. En 1990, 900.000 parents étaient dits "isolés", soit 7% de l'ensemble des parents d'enfants mineurs. Leur nombre a augmenté de 78% à 1,6 million en 2011, soit 12% du total.
La grande majorité des parents "isolés" restent des femmes (85%). Mais le nombre de pères à la tête de familles monoparentales a plus que doublé en 21 ans, passant de 100.000 en 1990 à 240.000 en 2011, soit 15% (+ 4 points). La loi de 2002 favorisant la résidence alternée a pu contribuer à cette évolution, note l'étude. Ceci "montre que les modèles familiaux n'obéissent plus du tout à des stéréotypes", commente pour l'AFP Jean-Philippe Vallat, directeur d'études à l'Unaf (Union nationale des associations familiales), qui doit publier prochainement une étude sur les pères seuls avec enfants.
Pour les enfants, cela ne signifie pas nécessairement avoir un parent unique. Le plus souvent l'autre parent, même absent du logement principal de l'enfant, reste présent dans sa vie, en termes affectifs, éducatifs ou financiers. Par ailleurs, la monoparentalité est une étape dont la durée est très variable, jusqu'à une remise en couple ou au départ des enfants. Mais les hommes en sortent plus souvent que les femmes. En 2010, 11% se sont remis en couple, contre 6% des mères isolées. Ils sont 5% à voir leurs enfants mineurs quitter leur logement, probablement pour habiter avec leur mère, contre moins de 1% dans le cas inverse.
En 2011, 2,4 millions d'enfants mineurs vivaient dans une famille monoparentale, soit 18% de l'ensemble des enfants mineurs. Cette proportion augmente avec l'âge : 10% des moins de 3 ans, 22% des 12-17 ans. Compte tenu des 7% d'enfants vivant dans une famille recomposée, "75% des enfants mineurs vivent avec leurs deux parents", souligne Jean-Philippe Vallat.
Près de la moitié des parents isolés sont célibataires, un tiers sont divorcés, 15% sont mariés, et 5% seulement sont veufs. La catégorie des familles monoparentales recouvre une diversité de situations familiales : 130.000 parents isolés ont un conjoint qui vit dans un autre logement, avec lequel ils passent une partie de leur temps. Cette non-cohabitation peut s'expliquer en partie par une mise en couple récente. Près de 80.000 enfants mineurs ont par ailleurs des parents en couple, mais qui ne cohabitent pas.
Autres cas de figure : 200.000 parents isolés vivent dans le même ménage que d'autres adultes (souvent leurs propres parents), et 190.000 n'ont jamais vécu en couple. Points communs de ces parents isolés, ils cumulent souvent des niveaux de vie plus bas, de fortes contraintes familiales et des conditions d'accès au marché de l'emploi moins favorables.
Le niveau de diplôme des parents isolés a progressé moins rapidement que celui des parents en couple. En 1990, 52% des mères isolées étaient non ou peu diplômées, contre 48% des mères en couple. En 2012, la différence passe de 4 à 10 points (respectivement 30% et 20%). Les parents isolés cumulent des taux de chômage et d'inactivité plus élevés, et une qualité de l'emploi dégradée (temps partiel, CDD, emplois aidés).
En 2012, par rapport aux parents en couple, les parents seuls sont deux fois plus souvent au chômage (16% contre 7%), notamment de longue durée (47% contre 37%). Les pères seuls sont dans des positions plus difficiles sur le marché du travail que les pères en couple, mais dans de meilleures situations que les mères isolées.
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