UBS France est mise en examen pour subornation de témoin

Les accusations se multiplient sur la filiale française d'UBS. Après des poursuites de la maison mère pour blanchiment aggravé de fraude fiscale opérée dans l'hexagone et des révélations du journal Le Monde sur des démarchages de contribuables, la branche tricolore de la banque suisse est désormais sous le coup d'une enquête pour avoir tenté de faire taire des lanceurs d'alertes dans ce dossier.

Le groupe aurait essayé d'inciter des riches clients français à ouvrir des comptes du côté helvétique de la frontière pour échapper à l'imposition. UBS conteste toutefois ses accusations. Dénoncée par des employés licenciés depuis, sa filiale aurait menacé ces salariés pour éviter la divulgation d'informations. Ce mercredi 2 mars, une source proche de l'affaire judiciaire a indiqué à l'AFP qu'en plus de la fraude fiscale, UBS France a été mise en examen pour subornation de témoin. La banque a également été placée sous le statut de témoin assisté pour le chef de harcèlement moral. 

Essayer de faire taire le principal lanceur d'alerte n'est pas exactement le signe de la sérénité et de l'innocence.

Maîtres William Bourdon et Apolline Cagnat, avocats d'un lanceur d'alertes.

Les avocats de Nicolas Forissier, l'un des salariés renvoyés, se sont félicités de cette décision inédite dans ce procès emblématique de la lutte contre l'évasion fiscale. "C'est la première fois qu'une banque de premier rang mise en cause dans des infractions financières de très grande amplitude est mise en examen pour avoir fait pression sur celui-là même qui est à l'origine de leur révélation. (...) Essayer de faire taire le principal lanceur d'alerte n'est pas exactement le signe de la sérénité et de l'innocence", ont indiqué Me William Bourdon et Apolline Cagnat.

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