Tensions américano-russes : "Il faut être certain d'être remonté à la source"

Dans la nuit de jeudi 15 à vendredi 16 décembre, Barack Obama a accusé la Russie d'avoir pesé sur l'élection présidentielle américaine à coups d'attaques informatiques. Surtout, le président américain a promis une riposte.

Pour Nicolas Arpagian, expert en cybersécurité, "il n'y a pas forcément de piratage systématique", même s'il est "avéré qu'il y a eu des atteintes informatiques." "C'est du piratage de manière à extraire des informations", détaille-t-il. Mais le spécialiste explique également que la Russie peut avoir influencé la campagne présidentielle par d'autres biais encore.

Il évoque ainsi "des campagnes de dénigrement, ou en tout cas de désinformation concernant la candidate Hillary Clinton, concernant des délits de fuite dans lesquels elle aurait été impliquée à l'occasion d'accidents de la route, des soutiens à des organisations extrémistes qu'elle aurait apportés. Une espèce de pollution médiatique de manière à contrecarrer, ou en tout cas à noyer l'information légitime."

Dès lors, Nicolas Arpagian identifie "deux piliers de la guerre numérique". D'une part, "les tuyaux : rentrer dans un système d'information pour en prendre le contrôle ou extraire les données" et "les contenus : faire en sorte de rendre accessible des informations de manière à influer sur l'opinion publique en général."

Identifier l'auteur de l'attaque

Mais outre la détection d'une attaque informatique, l'expert revient aussi sur la difficulté d'identifier l'auteur de l'intrusion : "On peut remonter un chaîne technique, c'est-à-dire essayer de voir les serveurs, et de [remonter] de serveur en serveur. La seule chose, c'est qu'il va falloir être certain que vous êtes remonté jusqu'à la source", explique-t-il.

Dans un second, selon Nicolas Arpagian, "si d'aventure on établissait ou pensait établir avec certitude le fait que ça émane du territoire russe, cela ne permet pas de conclure que c'est à l'initiative, avec les encouragements, les financements et sous les ordres d'une autorité gouvernementale".