Tempête Xynthia : ouverture d'un procès hors-norme

REPLAY - Avec ses 120 parties civiles et une population traumatisée et divisée, le procès des responsables présumés des morts dans les inondations de février 2010 est un véritable événement judiciaire.

Le procès Xynthia se tient au centre des congrès des Sables-d'Olonne pour accueillir les 120 parties civiles venues assister au procès

Crédit : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

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La justice va revenir en détail sur cette nuit du 28 février 2010 pendant laquelle des centaines de maisons ont été submergées par les flots à La Faute-sur-Mer (Vendée). Il s'agit maintenant d'établir qui est responsable du drame.

50 victimes appelées à témoigner

C'est un procès hors-norme qui s'ouvre, pour une tragédie hors du commun avec 29 morts, 120 parties civiles et un dossier d'instruction deux fois plus épais que celui de la marée noire de l'Erika. Hors norme aussi par l'émotion qu'il suscite. Cette semaine 50 victimes vont raconter leur nuit d'horreur.

"Ce n'est pas anodin comme histoire, et quand on va parler de cette nuit-là qui a été terrifiante pour beaucoup de personnes, ce seront de vieux démons qui peuvent être insupportables pour beaucoup, témoigne Renaud Pinoit, président de l'association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer. Trois psychologues sont prévus par le tribunal et nous avons nous-même deux psychologues qui suivront nos parties civiles", assure-t-il.

Un procès qui divise

Tout le monde veut être là, mais à La Faute-sur-Mer les habitants sont divisés sur les responsabilités. Tous les regards se tournent vers l'un des cinq prévenus, l'ancien maire de la commune, René Marratier, à qui la justice reproche d'avoir encouragé des constructions en zones inondables.

Mais celui que l'on surnomme ici le "roi René" a aussi ses partisans. Alain Cadichon, victime de la tempête Xynthia, dénonce un acharnement. "Il faut peut-être en passer par là pour tourner la page, mais est-ce que la justice va apporter des réponses à tout le monde, je n'en sais rien. Il y a eu un phénomène climatique, et maintenant, en plus de la compréhension de ce phénomène, ils veulent une tête au bout d'un pic. Mais qu'est-ce que ça fera de plus ?"

Faute de place au tribunal des Sables-d'Olonne le procès se tiendra au centre des congrès de la ville, dans une salle pouvant accueillir 500 personnes. Le jugement est attendu le 12 décembre prochain.