Tanguy Pastureau : M. Juppé, arrêtez de chouiner

Alain Juppé aurait, d’après la presse, un gros coup de blues. Depuis son échec face à Fillon, le petit père à tête de caniche abandonné, Juppé déprime. Il est revenu à Bordeaux, son terrier, où il noie sans doute son chagrin dans du Saint-Émilion grand cru accompagné de toasts au foie gras, et il pleure, tandis que Bébert, un pote tatoueur, lui écrit sur le biceps : "La vie est une chienne".

Hier, Le Figaro racontait que Juppé aurait dit à un ami : "Je n’ai eu qu’une vie de souffrance", avant d’attenter à ses jours en ingérant 32 cannelés aux barbituriques. Et c’est vrai qu’il a souffert, puisqu’après avoir fait l’ENA, il est devenu député (c’est dur), puis premier ministre de Chirac, ce qui consistait à tiser et grignoter la tête des trois quarts des veaux de France, puis patron du RPR et maire de Bordeaux. Un parcours atroce, la loose, à côté Loana, c’est la success-story du siècle. Je pense qu’avec une telle vie, Ken Loach va appeler les frères Dardenne pour leur dire : "Les gars, faisons un film sur Juppé, c’est Oliver Twist mais en vieux, Germinal en comparaison c’était l’ouverture de la Fête à Neuneu".

 
Juppé nous écoute peut-être ce matin, avant d’aller chez son psy pour une séance de 4h30, alors je le lui dis : "Alain, mon chou, votre vie a été super. Vous avez côtoyé les plus grands, dont le coiffeur de Bernadette Chirac, un artiste qui peut faire passer un cheveu de 40 cm de long à 1m10 avec juste une brosse soufflante, s’il s’attaque à un de vos poils de bras, il vous fait un lasso. Vous avez eu la notoriété, l’argent, des amis fidèles, tout ça en montrant moins de joie qu’un chat empaillé, c’est ça, une vie de souffrance ? Alain, à toi le farniente, les plages naturistes de Lacanau, les nuits d’ivresse et les petits matins blancs, fais vibrer ce corps resté raide durant 71 ans !".