Tanguy Pastureau : Les Bleus contre l'Inspecteur Barnaby

Ce soir, c’est le grand soir, pas au sens où Jean-Luc Mélenchon l’entend, parce que pour lui le grand soir, c’est un méchoui lors duquel les types de Nuit Debout mangeraient Pierre Gattaz, mais au sens où Téléfoot l’entend, car c’est la finale de l’Euro.
 
Ce soir, pour nous français, qui partageons l’amour de la baguette, la haine du trésor public et la déception face au socialisme, c’est l’évènement. On va éclater les portugais, lesquels, par vengeance, vont voter le Portugaixit puis virer tous nos retraités partis se faire griller la couenne là-bas à pas cher. Ce soir, on va rayonner, faire oublier à l’étranger que le ministre qu’ils voient quand on vient chez eux c’est Jean-Marc Ayrault qui somnole. La France conquérante, celle de Griezmann, Payet, Giroud, tous ces winners à côté de qui Macron fait figure de centriste mou en train de végéter avec Brigitte au resto du tennis club du Touquet, cette France est là.
 
Alors ce matin, je pense à Clovis, qui a unifié le pays en 481, si on gagne ce soir, elle est pour toi, celle-là, Cloclo. Je pense à Charles Martel, qui a repoussé les arabes, c’était une sorte de Robert Ménard mais qui avait les moyens de sa politique. Je pense à Jeanne d’Arc, l’une des premières à avoir battu les anglais, elle a fait un clapping, puis les anglais ont pris leur revanche à Rouen, et lui ont chanté "Ce soir on vous met le feu", avant de le mettre. Je pense à Louis XIV, Napoléon, De Gaulle, sans qui nous ne serions pas là ce soir.
 
C’est tout un pays qui piaffe d’impatience, Pascal Praud tourne chez lui depuis 24h en bavant, Bixente Lizarazu tente d’évacuer son stress en fartant sa planche de surf, les pectoraux gonflés de désir, Raymond Domenech se dit "Je comprends pas, les miens, de joueurs, ils ont même pas quitté le bus".
 

Sinon, ce soir, France 3 diffuse l'Inspecteur Barnaby...