Le mauvais argument de Philippe Martinez pour défendre la légitimité de la CGT

Le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, était l'invité de la Matinale de RTL lundi 23 mai. Il a déploré que le gouvernement choisisse "de bomber le torse, (de) gonfler les muscles" au lieu d'être à "l'écoute de ceux qui ne sont pas contents". À propos de la légitimité de sa centrale et des organisations syndicales en général, il a déclaré : "Il y a des élections professionnelles, il y a des taux de participation bien plus importants que dans les élections politiques, donc chacun devrait balayer devant sa porte".

Quand on se penche sur les derniers scrutins, on s'aperçoit que cette acception est fausse. Inutile d'aller chercher la présidentielle, où le taux de participation est le plus élevé. Regardons les chiffres des élections professionnelles de la Fonction publique de 2014 : 52%. Au second tour des dernières régionales, la participation était de 58%. Autre exemple avec les élections professionnelles dans le privé de mars 2013 : la participation avait été de 42,7%. Au second tour des municipales de 2014, le taux était de 63,7%.

On peut même prendre le cas extrême des législatives de 2012 et son abstention record au second tour : il y avait seulement eu 56,3% de participation. C'est plus que les 51% enregistrés lors des élections professionnelles de la Fonction publique de 2011.