Sur le fond, c'est la preuve que le chantier français est un outil industriel et technologique de valeur et que son savoir-faire est recherché. C'est aussi une bonne nouvelle sur la forme : il est acquis que deux des quatre candidats sont européens (le Néerlandais Damen et l’Italien Fincantieri). Mais il reste d’inquiétantes réserves : les options de reprise sont encore très floues. On ne sait rien de l’organisation financière et managériale futures. Or c’est le point crucial de ce dossier. C'est celui qui va conditionner l’avenir des 2.600 salariés du site, des 5.200 sous-traitants et la capacité de Saint-Nazaire de conquérir de nouveaux clients.
Quel que soit le repreneur, il y a des risques sérieux de rechute. Prenons l’hypothèse la plus favorable : l’exclusion d’une reprise par un Chinois. Il restera quand même à trancher entre un candidat néerlandais, qui est l’un des concurrents les plus rugueux des arsenaux nationaux de la DCNS, et un grand chantier italien qui, lui, est en compétition permanente avec Saint-Nazaire pour les grands paquebots de croisière.
Dans les deux cas, le fait que ces industriels soient européens n’exclut pas les risques de transferts technologiques et de charge de travail vers les Pays-Bas ou l’Italie. Le carnet de commande de STX France (12 milliards de chiffre d'affaires prévisionnel) est plein jusqu'en 2026. Cela n'écarte pas surtout le détournement des grands clients récemment conquis par le Français.
Le gouvernement ne pourra pas influer sur l’identité et la stratégie du repreneur. Il y a un acteur majeur du dossier qui ne s’est pas encore exprimé : la banque coréenne, qui a perdu 3,5 milliards d'euros en tentant de renflouer la maison mère de STX France. La vente au plus offrant de la pépite de Saint-Nazaire (sans nul doute à un Chinois) lui permettrait de limiter ses pertes.
Pour contrer cette option, le gouvernement dispose de trois armes. D'abord, rappeler qu’il dispose de 33% du capital (c'est la minorité de blocage). Ensuite, associer notre DCNS à l’un des deux Européens pour renforcer sa présence au capital du chantier français. Enfin, actionner le décret Montebourg qui sanctuarise les entreprises stratégiques pour le pays. Tout cela est insuffisant pour être décisif. Mais très suffisant pour parler fort avec une bonne chance d’être entendu.
13/20 au fabricant de madeleines Jeannette. L'entreprise, qui a été reprise par ses salariés, se relance déjà avec un nouvel outil industriel.
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