Pour la première fois depuis quatre ans, un comité interministériel de la sécurité routière (CISR) va se réunir vendredi 2 octobre à Matignon pour arrêter un nouveau plan d'action visant à réduire la mortalité sur les routes, en nette hausse cet été (+9,5% en août). Au mois de juillet dernier, les chiffres ont même été spectaculaires avec +19,2% par rapport à la même période en 2014. Une série de mesures devraient ainsi être prises. Invité de RTL jeudi 1er octobre, Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, craint un tour de vis assez ferme de la part de l'exécutif.
"Comme d'habitude, on le craint. Il y a ce mot qui me gêne : mesure. Le problème, c'est que la seule mesure qui serait bonne à prendre, ce serait peut-être de ne pas en prendre. Il faut regarder un peu l'état de l'opinion publique qui ne croit plus au message de sécurité routière. On entend partout dans la rue que la sécurité routière, c'est de l'argent. (...) Aujourd'hui, on est arrivé à un point où une mesure de plus, accumulée à toutes les autres, va faire sauter la cocotte-minute", estime-t-il.
À un moment donné, pour transporter le code de la route, il faudra une brouette
Pierre Chasseray
Au lieu de renforcer la législation et la répression sur les routes, Pierre Chasseray juge plus utile de "responsabiliser les automobilistes et les usagers de la route". "Si vous braquez l'opinion publique, vous générez du ras-le-bol. En janvier, on annonçait déjà 26 mesures de sécurité routière. À un moment donné, pour transporter le code de la route, il faudra une brouette", ironise-t-il.
L'association de défense des intérêts des automobilistes affirme même que les chiffres de la mortalité routière ne justifient pas un tel branle-bas chez le gouvernement. "On nous présente l'année 2015 comme celle de la reprise de la mortalité routière. Je m'aperçois qu'il y a moins de blessés graves qu'en 2014, moins d'hospitalisations, moins de blessés légers, moins d'accidents tout court. Mais on ne regarde qu'un seul indicateur", lance Pierre Chasseray, qui demande à Manuel Valls de communiquer sur les statistiques de septembre 2015, "meilleurs que ceux de septembre 2014".
Au rayon des mesures qui devraient être évoquées lors de ce CICR, il y a notamment les éthylotests de démarrage dans les voitures des conducteurs condamnés pour avoir roulé sous l'emprise d'alcool ou encore l'obligation pour les entreprises de dénoncer les infractions de leurs salariés. "Est-ce qu'on s'est demandé pourquoi le chef d'entreprise ne dénonce pas son salarié ? En France, on est le seul pays européen à retirer des points pour les tout petits excès de vitesse. Que va faire le chef d'entreprise si son meilleur commercial n'a plus de permis de conduire ? Il ne le dénoncera pas", affirme Pierre Chasseray.
En marge de ce comité interministériel, "40 millions d'automobilistes" se mobilise avec le lancement d'un site internet sur lequel les internautes peuvent signer une pétition pour montrer au gouvernement qu'il faut faire "de la sécurité routière avec les automobilistes et pas contre eux".
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