Pour protester contre le projet de loi santé porté par la ministre Marisol Touraine et exprimer le "mal-être" de la profession, les médecins généralistes de l'agglomération roannaise ont lancé ce lundi 18 mai un mouvement de grève qui doit durer trois jours.
Selon le docteur Bruno Pagès, l'un des médecins à l'origine du mouvement, la grève est "massive" car suivie par la quasi-totalité de ses confrères roannais. "Selon un pointage, 50 sur 52 cabinets médicaux sont fermés à
Roanne. (...) Dans les villes et villages aux alentours de Roanne, le
mouvement est suivi par au moins 95% des médecins" indique le médecin qui espère que le mouvement fasse tache d'huile dans les départements limitrophes, voire au niveau national, bien que les causes du mécontentement soient en partie d'origine locale.
Dans une lettre adressée aux patients et relayée notamment par le syndicat UFML, les médecins roannais grévistes ont expliqué les raisons d'un tel mouvement par "l'évolution catastrophique de la démographie médicale" et le vote "en toute hâte", le 14 avril, par l'Assemblée nationale du projet de loi Touraine qui verra une "évolution considérable de la charge administrative demandée aux médecins".
"Le vote en catimini du projet de loi Touraine est le catalyseur du mal-être de la population médicale", a expliqué Bruno Pagès. Celui-ci insiste particulièrement sur les "perspectives inquiétantes" de la démographie médicale en France et dans le Roannais en particulier. "Nous sommes installés dans une région où il fait bon vivre mais les patientèles sont deux fois plus importantes que la moyenne nationale. Essayez d'appeler pour prendre un rendez-vous ! Vous en aurez au bout de trois semaines. Sauf urgence. Et si vous n'êtes pas un patient habituel, vous vous entendrez dire qu'on n'en prend pas de nouveau. Vous pourrez faire le tour de l'annuaire. Vous ne trouverez aucun médecin", a détaillé le généraliste.
Relayé par les syndicats de la profession, le mouvement de grève se veut "spontané", "apolitique" et "asyndical". Il sera rejoint mercredi, par des médecins de Saône-et-Loire : le collectif MST 71 (médecins sans télétransmission), avec près de 200 généralistes, a en effet appelé dimanche soir à suivre le mouvement "par solidarité", a indiqué l'une de ses porte-paroles, Stéphanie Grassi.
"La loi, la réorganisation qui est imposée, sans aucune concertation, nous fait redouter une disparition de la médecine générale et libérale", s'est ému Bruno Pagès. "Nous ne sommes pas dans une revendication tarifaire mais nous voulons des conditions de travail qui nous permettent de travailler décemment", a-t-il ajouté.
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