L'Insee prendra en compte le trafic de drogue dans ses statistiques sur la richesse nationale, mais non toute la prostitution, comme le demandent de nouvelles règles européennes contestées.
"Nous intégrerons (le trafic de drogue) pour les besoins de la politique européenne, notamment pour l'établissement du Revenu national brut en septembre prochain", a déclaré ce mardi 17 juin Eric Dubois, directeur des études et synthèses économiques à l'Insee.
Le revenu national brut est destiné principalement à déterminer la contribution de la France au budget de l'Union européenne. L'Insee ne comptabilisera toutefois pas la drogue dans le PIB (Produit intérieur brut).
Eurostat, l'institut européen de la statistique, avait demandé l'an dernier aux États-membres d'intégrer les activités illégales créatrices de richesses dans les statistiques nationales, estimant qu'il s'agissait de transactions commerciales menées d'un commun accord. Les États ont jusqu'en septembre pour se conformer à cette demande.
La personne qui se drogue ne consent pas librement à l'échange
Eric Dubois, directeur des études et synthèses économiques à l'Insee
"Dans le trafic de drogue, ce qu'on a longtemps défendu est l'argument selon lequel il y a une dépendance et donc la personne qui se drogue ne consent pas librement à l'échange", a rappelé Dubois. Au sujet de la prostitution, l'Insee ne reverra pas son mode de calcul.
"Tout ce qui est de la prostitution discrète, c'est-à-dire de la prostitution qui se cache derrière d'autres activités, on considère qu'on le prend déjà en compte" de même que la fraude fiscale et le travail au noir, qui représentent "autour de 4 points de PIB", selon Dubois.
"Il y a aussi une prostitution de rue qui est plutôt le fait de réseaux de mafieux et relève plutôt de la traite de personnes en situation irrégulière, etc. Pour le coup, le critère de consentement mutuel n'est probablement pas vérifié", ce qui conduit l'Insee à ne pas l'intégrer dans ses mesures.
Ces exigences européennes font débat jusqu'au niveau gouvernemental. "La prostitution n'est pas une activité commerciale librement consentie. Croire qu'elle puisse l'être est un parti pris idéologique, c'est un mirage et une offense aux millions de victimes de l'exploitation sexuelle à travers le monde", ont jugé la ministre française des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem et la ministre belge de l'Intérieur Joëlle Milquet, dans un courrier adressé à la Commission européenne.
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