Le ministère public a requis mardi la relaxe "pure et simple" pour l'ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dans le procès pour proxénétisme aggravé dit du Carlton.
"Ni l'information judiciaire, ni l'audience" n'ont permis d'établir l'infraction de proxénétisme aggravé pour DSK, a déclaré à l'issue de son réquisitoire le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre.
Au moment où le procureur Frédéric Fèvre a prononcé les mots fatidiques, libérateurs, l'ancien directeur général du FMI s'est redressé sur son banc, mais s'est forcé à l'impassibilité.
"Il appartient au tribunal de ne condamner que sur des preuves et non sur des convictions (...) Je requiers donc sa relaxe pure et simple", a lancé le magistrat, à l'issue d'une intervention d'un quart d'heure, qui venait clore les réquisitions du parquet contre les 14 prévenus du procès ouvert le 2 février devant le tribunal correctionnel de Lille.
L'annonce de M. Fèvre n'a pas vraiment surpris, le parquet s'en étant toujours tenu à la même ligne - le non-lieu- depuis son réquisitoire définitif au moment du renvoi de DSK devant le tribunal correctionnel en juin 2013.
Tout au long du procès entamé le 2 février, l'ancien ministre aura
persisté à nier non seulement avoir été l'organisateur des parties
fines, mais aussi d'avoir été au courant de la qualité de prostituées
de ses partenaires.
Reconnaissant que les débats n'avaient pas été concluants sur ces
points, les avocats des parties civiles n'ont pas réclamé de
condamnation à l'encontre de DSK, lundi, lors de l'audience consacrée à leurs plaidoiries.
La présence de l'ancien patron du FMI "a incontestablement donné à la procédure une dimension hors norme, politique, médiatique, morale, en plus de la dimension pénale qui est la seule que nous avons à connaître", note le magistrat, dont la voix monte d'un cran.
Il s'interroge: "Un homme puissant serait nécessairement coupable?" Le magistrat, lui, veut traiter DSK "comme n'importe quelle autre personne".
Le procureur égrène les questions de l'accusation: DSK savait-il qu'il avait affaire à des prostituées? Était-il l'organisateur des rencontres? A-t-il procuré à autrui des prostituées? A-t-il abrité la prostitution d'autrui? A chaque fois, il ressort des débats que "la réponse est non".
"Notre système judiciaire doit pouvoir s'enorgueillir de ne jamais condamner quelqu'un au bénéfice du doute", dit Frédéric Fèvre.
Ce bénéfice du doute, il en fait également bénéficier le policier Jean-Christophe Lagarde, l'ancien chef de la sûreté urbaine du Nord.
Persuadé que le policier ment quand il affirme avoir tout ignoré au sujet des prostituées, il souligne toutefois que cette "intime conviction" de sa part ne suffit pas établir l'infraction.
Mais le commissaire Lagarde est aussi poursuivi pour recel d'escroquerie, car "accompagnateur", il bénéficiait gratuitement des soirées payées par Fabrice Paszkowski et David Roquet aux frais de leurs sociétés: 3 mois de prison avec sursis requis et 5.000 euros d'amende.
Le rôle des deux entrepreneurs est transparent pour la substitut du procureur Aline Clérot. Fabrice Paszkowski, ami de DSK, est qualifié de "grand manitou", un "véritable ambitieux" qui s'est trouvé selon elle un goût pour le libertinage afin de se rapprocher de DSK.
De David Roquet elle fait "un vulgaire commerçant, qui veut proposer un beau produit à sa clientèle". Contre chacun des deux hommes elle requiert 2 ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.
Seul Dominique Alderweireld, mieux connu sous le nom de Dodo la Saumure, souteneur français en Belgique, voit requérir contre lui de la prison ferme: deux ans, dont un avec sursis, ainsi que 10.000 euros d'amende, pour celui qui compte déjà deux condamnations pour proxénétisme sur le territoire français.
"Le boss, c'est lui", affirme le procureur, estimant que Dominique Alderweireld était parfaitement au courant des voyages des prostituées de ses établissements belges en France, voire à Washington, à l'occasion des fameuses parties fines qui ont valu à DSK de comparaître.
Contre la compagne de Dodo, Béatrice Legrain, "coacheuse" des jeunes femmes, il a requis 3 mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende.
L'ami de longue date de Dodo, René Kojfer, ancien chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton, celui par lequel toute l'affaire a commencé, "sergent-recruteur" de la prostitution lilloise, voit requérir à son encontre 15 mois avec sursis et 2.500 euros d'amende.
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