C'est toute une région (Hauts-de-France et Flandres) qui pourrait être placée sous la protection de l'Unesco. Objectif : préserver des dizaines de cimetières. Cent trente-six précisément. Ils sont disséminés entre France et Belgique, sur une transversale de plus de 300 kilomètres. Des cimetières, mais pas n'importe lesquels. Ce sont des lieux chargés d'histoire et de mémoire : les cimetières de la Grande Guerre, le champ de bataille du front de l'ouest. Des nécropoles uniques par leur diversité.
Les soldats du monde entier y reposent : les Canadiens de Vimy, les Portugais de Richebourg, les Allemands de la route de Solesmes. Mais ce sont surtout des cimetières qui sont tout simplement les premiers de la guerre moderne. Avant il n' y en avait pas, nous explique Serge Barcellini. Depuis trois ans, le Contrôleur général des armées porte ce projet de classement l'association paysages et sites de mémoire.
"Jusqu'en 1914, le soldat n'avait pas le droit à une tombe. Il n'avait pas le droit à ce que son nom perdure, soit inscrit", explique-t-il. "Regardez l'Arc de Triomphe : il n'y a que les généraux. Regardez Waterloo : il n'y a pas de tombes", poursuit-il. Serge Barcellini fait remarquer que jusqu'en 1914, le soldat n'avait droit qu'à une fosse commune. "Son nom n'était pas conservé. C'est cela que nous avons proposé à l'Unesco : marquer ce tournant universel". Un tournant, car après 1914 tous les pays auront leurs grands cimetières de soldats.
L'Unesco c'est l'universalité, c'est la paix
Serge Barcellini, Contrôleur général des armées
On comprend subitement mieux cette demande faite à l'Unesco, dont le rôle - pourtant - n'a jamais été de classer des champs de bataille. La vocation de l'organisation onusienne, c'est effectivement de classer des biens culturels. Des sites, des bâtiments, des ruines souvent en danger à cause de l'oubli, des pillages et des guerres. cela n'est pas le cas ici. Les cimetières de 14-18 ne sont pas menacés, ils sont bien entretenus.
Si la demande aboutit, nous dit encore Serge Barcellini - et il y a de bonnes chances que ça marche, la France et la Belgique unissent leurs efforts -, ce serait effectivement une première. "Jamais l'Unesco n'a eu un projet aussi ambitieux, il n'y a pas de précédent", insiste-t-il. "L'Unesco n'a pas pour finalité d'inscrire au patrimoine mondial des lieux de division. L'Unesco c'est l'universalité, c'est la paix", argue-t-il.
La première étape aura lieu mardi 31 janvier, avec le dépôt du dossier de 850 pages par les ambassadeurs français et belge. Enquête puis verdict en juin 2018. Pile pour le centenaire de la fin de la Grande Guerre.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte