Entre les horaires décalés, les semaines à rallonge et le stress, la pénibilité est inhérente à la profession de médecin hospitalier, mais n'est, pour l'heure, pas prise en compte. C'est l'une des raisons de la colère des urgentistes, appelés à la grève dès ce lundi 22 décembre.
Ni salariés du privé, ni fonctionnaires, les praticiens hospitaliers sont exclus des dispositifs de prise en compte de la pénibilité - compte pénibilité ou catégorie active, qui permettent tous deux des départs à la retraite anticipés.
"La pénibilité est liée aux horaires de travail, donc notre revendication première porte sur une limitation de nos horaires : on nous bassine sur les 35 heures, mais il faudrait déjà appliquer la réglementation européenne qui limite le temps de travail à 48h" pour les hospitaliers, explique Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), qui a lancé l'appel à la grève.
Discuter pénibilité, "c'est beaucoup discuter travail en horaires alternants, permanence des soins sur place et en astreintes", rappellent dans un texte commun une dizaine de syndicats de médecins.
Sans oublier les facteurs de pénibilité qui ne figurent pas dans le code du travail, tels que "les violences et l'agressivité de certains patients ou familles, les conditions d'exercice stressantes" ou encore "les flux imprévisibles de patients au sein de l'hôpital public "pour recruter certaines spécialités caractérisées par une forte pénibilité, liée au poids de la permanence des soins et des liens étroits avec l'urgence", notamment pour "la médecine d'urgence" avec des gardes nombreuses, du stress professionnel propre à une porte d'entrée de l'hôpital".
Malgré des promesses, le thème de la pénibilité chez les hospitaliers n'a pas été discuté en même temps qu'était élaboré le compte pénibilité pour les salariés du privé (effectif au 1er janvier). Pour apaiser la colère, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a chargé fin novembre l'ancien sénateur socialiste Jacky Le Menn de faire des propositions pour rendre plus attractif l'exercice médical à l'hôpital public.
Or, "si on ne traite pas la pénibilité, on ne va pas arriver à régler complètement le thème de l'attractivité", estime l'anesthésiste Yves Rébufat. Des syndicats hospitaliers, dont le SAMU-Urgences de France et Avenir Hospitalier, viennent de présenter des propositions, dont "le respect de la directive européenne avec 48 heures de travail hebdomadaires comme une borne et pas une norme".
Ces syndicats d'urgentistes, réanimateurs, anesthésistes ou pédiatres plaident aussi pour un seuil de pénibilité de 1.000 nuits sur toute une carrière qui ouvrirait droit à une compensation en fin de carrière.
Outre l'harmonisation des niveaux d'astreinte entre médecins, ils réclament aussi un suivi en médecine du travail et un aménagement des fins de carrière. "La revendication n'est pas illégitime", mais "il faut avoir l'argent pour payer les départs anticipés", souligne M. Vincent de la FHF. "Les freins sont surtout d'ordre politique", estime le Dr Trévidic qui prévient : si rien ne bouge, "une éventuelle grève est possible en janvier".
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