Soupçonnés d'avoir participé de près ou de loin au braquage de la famille d'un postier de Seine-et-Marne en avril 2013, quatre hommes d'une même bande s'apprêtent à être jugés par la cour d'assises spéciale de Paris. Le principal accusé, Ibrayima Sylla, considéré comme le meneur du groupe compte pas moins de 12 condamnations à son actif. L'homme de 37 ans est un spécialiste du braquage avec séquestration et violence.
C'est en décembre 2012, juste après sa dernière sortie de prison, qu'il est signalé à la justice par les services antiterroristes, sur la base de renseignements pénitentiaires. On le soupçonne de vouloir recruter des complices dans le but d'amasser un butin de guerre, un "butin halal" (licite, ndlr), en vue d'actions terroristes.
Placé sur écoute, les enquêteurs recueillent des appels confus au jihad, le plus souvent scandés en rap. Ibrayima Sylla explique dans l'un de ses appels téléphoniques vouloir faire de son appartement de Trappes "le nid des aigles d'Allah" et cite en exemple le jihadiste toulousain Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012.
Rapidement, son bras droit est identifié. Il s'agit de Pierre Roubertie, jeune homme de 26 ans, converti à l'islam après la mort de son père. Les deux hommes se sont rencontrés en prison, où s'est renforcée leur radicalisation religieuse. Pierre Roubertie affirmera aux enquêteurs s'être intéressé au jihad pour "mieux comprendre l'islam", expliquant que le braquage du postier et de sa famille n'avait été programmé que deux semaines avant les faits.
Un braquage qui a eu lieu presque sous les yeux de la police. Fin mars 2013, Ibrayima Sylla, parfois accompagné d'un acolyte, multiplie les repérages à Pontcarré et Roissy-en-Brie, en région parisienne. Les écoutes font état de "butin de guerre", de passer "à l'action", les mots de "séquestration" ou "otage" sont prononcés. Une filature est alors mise en place.
Mais les policiers perdent la trace de Ibrayima Sylla et de Pierre Roubertie le 3 avril, alors qu'ils sortent d'une salle de prière aux alentours de 6h35 du matin. Deux heures plus tard, deux hommes, visages dissimulés, armés de couteaux et d'un taser, prennent en otage la femme d'un postier, enceinte à l'époque, et son fils, à leur domicile de Roissy-en-Brie, et forcent le guichetier à leur remettre l'argent de l'agence de Pontcarré, en Seine-et-Marne.
L'un des deux preneurs d'otage, identifié comme étant Pierre Roubertie, garde la famille pendant qu'Ibrayima Sylla se rend à La Poste de Pontcarré avec le mari, qui lui remettra le maigre butin de 2.000 euros en liquide. Les otages seront libérés vers 9h10, pas blessés mais très choqués.
Les braqueurs se partagent ensuite la recette, à l'exception de 150 euros donnés à un autre des accusés pour le prêt du taser. Un quatrième accusé au discours radical gravite autour d'Ibrayima Sylla, qui le juge toutefois peu fiable.
Ce n'est que 3 mois plus tard, grâce à l'ADN retrouvé sur place, que les deux hommes sont confondus et la mini-cellule terroriste démantelée. Aujourd'hui, Ibrayima Sylla risque la prison à perpétuité. Le procès durera deux semaines.
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