À Paris, des milliers personnes ont manifesté en soutien au peuple grec et aux migrants

"La crise nous tue, la lutte nous unit": plusieurs milliers de personnes - 3.500 selon la police -, ont défilé ce samedi 20 juin, à Paris en soutien aux migrants et au peuple grec et des rassemblements similaires ont eu lieu ailleurs en France et en Europe. Scandant "ensemble, ensemble contre l'austérité", les manifestants ont marché de la place de Stalingrad à la place de la République derrière une banderole "Grèce, France, Europe: l'austérité tue, la démocratie meurt, résistons !". 

En tête du cortège, dans lequel flottaient des drapeaux du Parti de gauche, du Parti communiste français, d'Europe Ecologie Les Verts et quelques drapeaux grecs, avaient pris place notamment Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. "On est dans un moment crucial pour l'Europe toute entière", a dit à l'AFP Pierre Laurent. "Est-ce que la loi de l'austérité est la loi suprême en Europe ou est-ce que c'est la démocratie ?", s'est interrogé le secrétaire national du PCF. 

Sortir la France "du silence"

Avec la Grèce qui a choisi une "voie différente", un accord financier, un compromis est "totalement possible", a-t-il estimé, jugeant que l'obstacle était "politique". "Je demande à la France et au président de la République de sortir de son silence", a ajouté Pierre Laurent. 

Selon Jean-Luc Mélenchon, "c'est l'absurde rigidité du gouvernement allemand qui nous a amené dans cette impasse" et "François Hollande a commis une grave erreur en laissant les choses s'envenimer à ce point". En cette journée mondiale des réfugiés, des dizaines de sans-papiers, migrants et militants associatifs avaient aussi pris part au cortège à l'appel du collectif d'associations "Des ponts pas des murs". Certains tenaient à bout de bras une tente bleue symbolisant les campements de migrants démantelés ces dernières semaines dans la capitale. 

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"Beaucoup de gens comme moi ont leur statut de réfugié politique mais n'ont pas de logement. Il faut qu'on trouve une solution, au moins un hébergement", a  dit à l'AFP Ali, un Soudanais de 33 ans. Un demi-millier de personnes ont aussi défilé de la "New jungle" (nouvelle jungle) à l'est de Calais jusqu'au centre-ville, selon les organisateurs de cette "marche pour la dignité". "We are not animals" (nous ne sommes pas des animaux), "on aime la France mais la France ne nous aime pas", pouvait-on lire sur des banderoles. 

Des manifestations dans plusieurs villes de France

"Calais ville propre, salie par l'immigration", "journée contre l'immigration" leur répondaient deux banderoles tenues par des contre-manifestants réunis au pied du beffroi de l'hôtel de ville à l'appel du collectif d'ultra-droite "Sauvons Calais". "C'est la guerre dans leur pays, qu'ils se battent pour leur patrie", a déclaré Kevin Reche, 21 ans, porte-parole du collectif. 

À Marseille, environ deux cents personnes, certaines dansant le sirtaki -danse populaire grecque-, se sont rassemblées sous l'ombrière du Vieux-Port. Des manifestations en soutien aux migrants bloqués depuis une semaine à la frontière entre la France et l'Italie se sont déroulées dans l'après-midi à Menton, côté français, ainsi qu'à Vintimille côté italien, a constaté un journaliste de l'AFP. Une quarantaine de militants associatifs se sont réunis à Menton, à l'ancien poste frontière de Saint-Ludovic, à l'appel d'un collectif d'habitants  de la vallée de la Roya, dans l'arrière-pays mentonnais. 

Au même moment, à Vintimille, située à 8 km de la frontière côté italien, environ cinq cents manifestants italiens, selon un responsable de la police d'Imperia (nord ouest de l'Italie), ont organisé une manifestation de soutien aux migrants. Des milliers de personnes ont aussi défilé à Berlin et Rome pour les migrants et le peuple grec. 

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