Nicolas Domenach se désole de la "résignation complice de la gauche face à Marine Le Pen"

"Les socialistes hollandais s’accommodent trop volontiers de ces sondages qui qualifient Marine le Pen pour le second tour, car cette certitude épouvantail favorise la candidature dite 'utile' de François Hollande", déplore Nicolas Domenach, qui parle d'une "résignation complice". Le journaliste fait remarquer que certains des conseillers du chef de l'État "s'agacent de cette passivité mortifère, et demandent à ce que les socialistes, de manière coordonnée, se remobilisent contre le danger que représente cette ascension de l’extrême droite".

"Car on ne saurait s’accommoder de cette sombre perspective dans une démocratie qui se veut exemplaire comme la France", poursuit-il. "La gauche pourrait être accusée de favoriser ainsi un adversaire radical qu’elle ne combat même plus sur le fond. Ce silence, cette démission de ses adversaires, faisait dire à Marine Le Pen qu’elle avait remporté une victoire idéologique totale", ajoute-t-il.

"Si Marine Le Pen met un tel soin à jouer à chat et à charmes dans ses photos et affiches, si elle prend garde à ne pas en rajouter dans la xénophobie aigre, ce que lui reprochent les croisés illuminés de l'anti-islamisme primaire, c’est justement aussi pour éviter de relancer contre elle des campagnes morales qui contrairement à ce qu’on raconte sont toujours efficaces", analyse Nicolas Domenach, qui rappelle que "pour une majorité de Français, l’extrême droite représente encore une menace, un danger à rejeter".