De plus en plus rejetée officiellement, mais toujours bien organisée, la Ligue de Défense Juive (LDJ) inquiète sérieusement les autorités. Sur Internet, elle s'est félicitée d'avoir "protégé" les synagogues parisiennes lors des violences qui ont suivi les manifestations pro-palestiniennes des 13 et 20 juillet. Elle pourrait également participer au rassemblement pro-israélien du 31 juillet, devant l'ambassade d'Israël à Paris.
Mais cette organisation sioniste, marginale, est accusée par ses détracteurs d'employer des méthodes brutales, qui ont conduit plusieurs de ses membres devant la justice.
La LDJ se présente sur son site Internet comme une "émanation idéologique du mouvement fondé par le rabbin Meir Kahane aux États-Unis". Celui-ci est le fondateur d'un mouvement néosioniste classé depuis 2001 comme organisation terroriste par le gouvernement américain. Meir Kahane est également le fondateur du Kach en Israël, également interdit.
La LDJ a elle-même déjà été dissoute en 2003, alors qu'elle s'appelait Liberté Démocratie et Judaïsme. Elle s'est rapidement reformée et revendique aujourd'hui plusieurs centaines de membres. "Quelques dizaines", minimise Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
"Mouvement patriotique et nationaliste juif", l'organisation a vu plusieurs de ses membres condamnés pour des faits de violence. En juin 2013, le quotidien Times Of Israel leur consacrait un article, recensant 115 incidents violents depuis 2001. En 2012, ils empêchent une séance de dédicace de l'écrivain juif Jacob Cohen, dont ils n'apprécient pas les positions pacifistes.
L'un de ses membres a été condamné en 2004 pour agression. En 2009, quatre autres sont condamnés à des peines de prison avec sursis pour le saccage de Résistances, la librairie ouvertement pro-palestinienne, à Paris. En 2009 également, ils sont soupçonnés d'être les auteurs de l'agression de trois lycéens, dont deux d'origine tunisienne.
Plus récemment, en juin dernier, deux membres ont été condamnés à des peines de prison fermes pour avoir jeté une bombe artisanale sur la voiture d'un jeune juif qui condamnait la politique israélienne sur son blog.
L'ancien président du Crif, Richard Pasquier, plusieurs fois victimes d'attaques de la LDJ, avait décrit un mouvement de "jeunes paumés pris en charge par une poignée d'adultes" sans pour autant juger sa dissolution "urgente". Après les affrontements du 20 juillet, son successeur Roger Cukierman expliquait qu'il est "normal de se défendre", avant de condamner l'action de la Ligue.
En février 2014, l'Union juive française pour la paix accuse les autorités de complaisance envers la LDJ après la publication d'un article commémorant la naissance de Barouch Goldstein, auteur du massacre des patriotes à Hébron (Cisjordanie) en 1994. L'association antiraciste MRAP, le NPA et les Verts ont réclamé sa dissolution à plusieurs reprises, sans obtenir de réponse.
Selon les informations du quotidien Libération, le ministère de l'Intérieur étudierait avec attention la possibilité de dissoudre la Ligue. La loi permet de dissoudre un "groupement de fait", comme la LDJ qui n'est pas constituée en association officielle mais présente une organisation structurée. La "provocation à la haine" et le caractère de "milice privée" pourraient être des motifs de dissolution.
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