Plusieurs milliers de retraités, venus de toute la France, ont exprimé leur colère ce mardi 3 juin dans les rues de Paris. Environ 20.000 personnes selon les syndicats, 9.000 selon la police ont participé au défilé, à l'appel de 9 organisations, dont les syndicats de retraités CGT, CFTC, CFE-CGC, FSU, FO, Solidaires, et trois associations.
Sur la banderole de tête du cortège, parti en début d'après-midi de la place Joffre (VIIe arrondissement) jusqu'à Montparnasse (XIVe), était inscrit : "Les retraités disent non au plan d'austérité". Dans une marée de drapeaux syndicaux, des pancartes disaient: "François quand ton 'ennemi' respire, les salariés et retraites étouffent" et "Hollande... Valls, nos retraites aussi!".
Le gel des pensions, annoncé dans le cadre du plan d'économies en avril, "est inacceptable", a réagi Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, présente à la manifestation : "Nous voulons dire que les retraités ne sont pas des privilégiés". Le gouvernement a annoncé que les retraites inférieures à 1.200 euros seraient épargnées par le gel et revalorisées comme prévu initialement.
"La retraite, a-t-elle ajouté, c'est le fruit d'un travail pas un luxe, nous demandons au gouvernement de mettre fin au gel des pensions et de mettre en place des mesures qui permettent aux retraités de vivre dignement".
Pour François Thiery-Cherrier, secrétaire général CGT retraités, "cette manifestation est la plus importante depuis une dizaine d'années". La présentation du projet de loi sur le vieillissement en conseil des ministres ce mardi représente selon lui un "premier effet de la mobilisation".
Ce texte, centré sur une amélioration des aides financières permettant de rester le plus longtemps possible à domicile, avait été dévoilé le 12 février par le précédent Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Ses mesures, centrées sur une revalorisation de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) à domicile et l'adaptation des politiques de logement, transport et urbanisme, doivent être financées par les 645 millions d'euros par an provenant d'une taxe sur les pensions des retraités imposables (la Casa).
"On peut penser que c'est une première réponse mais on attend de voir. Aujourd'hui, face au plan de rigueur nous sommes inquiets sur le devenir de cette loi", a-t-il ajouté. Le responsable syndical a également regretté que "le gouvernement crée deux catégories de retraités : ceux qui gagnent plus de 1.200 euros, et ceux qui gagnent moins. Ce n'est pas possible".
Parmi les manifestants, dont une grande partie de retraités, Danièle Cherblanc, 68 ans, ex-salariée de la métallurgie venue de Dijon: "Avec le gel des retraites, la taxe de 0,3% (la Casa, NDLR), j'ai une perte importante de pouvoir d'achat (...) On part moins en vacances".
Ghyslaine Drouin, 61 ans, qui habite la région parisienne, trouve "inadmissible" d'avoir supprimé la demi-part supplémentaire à laquelle avaient droit les veufs et les veuves sur leurs déclarations de revenus : "certains doivent maintenant payer des impôts". "Ce sont encore les retraités qui payent. On pioche à droite, à gauche dans nos pensions", a également témoigné Josiane André, 56 ans, qui touche une pension d'invalidité.
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