"Les islamistes imposent leurs normes religieuses", regrette un spécialiste de l'islam
INVITÉ RTL - L'essayiste Hakim El Karoui, auteur de "L'islam, une religion française", appelle les musulmans à "ne pas laisser" leur religion "être gangrenée par des gens qui veulent vous séparer du reste de la société".
À l'heure où une réforme de l'Islam de France est en réflexion au sommet de l'État, Emmanuel Macron puisera à n'en pas douter quelques mesures dans L'islam, une religion française, le nouveau livre d'Hakim El Karoui. Il souhaite mobiliser les bourgeois musulmans, peu impliqués, et propose de faire élire un Grand imam de France, interlocuteur de l’État.
Pour l'essayiste, les islamistes ont gagné la bataille des idées. Invité de RTL mercredi 14 février, il s'explique : "Aujourd'hui, les islamistes imposent leurs normes religieuses. Il y a des vrais militants - peu nombreux -, il y a des sympathisants qui relaient et des gens silencieux qui vont croire ce qu'ils entendent." Pour lui, "il y a une forme de néo-islamisation", dans laquelle "la religion se transmet par Internet".
"Quand vous regardez sur Internet quelle est l'offre de discours religieux théologique musulman, vous avez 90% de discours salafiste, wahhabite, une norme extraordinairement rigoureuse. En face, il y a personne." Le consultant en organisation regrette que "le voile et la viande halal soient devenus les "symboles" des musulmans alors même qu'ils ne sont "pas obligatoires" selon le Coran, rappelle-t-il.
"L'islam est devenue une religion française"
"L'islam est devenue une religion française", martèle l'essayiste. "Les musulmans de France sont Français, aux trois quarts. L'islam est probablement la religion la plus pratiquée en France. Je pense qu'il y a 3 millions de pratiquants" contre "1,7 million de catholiques pratiquants."
Une "religion française" contrôlée par des puissances étrangères ? "Ce qui est contrôlé, c'est le financement des mosquées, le financement de 300 imams (contre 700 financés localement)".
Une "contribution" sur le halal ?
Pour limiter au maximum l'influence étrangère et lutter contre les prédicateurs sur Internet, l'essayiste propose de "créer une structure de financement" de la religion musulmane (imams, travail théologique, contrôle du système, ndlr) avec "une contribution payée par les gens qui consomment le halal et font des pèlerinages."
Hakim El Karoui réfléchit à l'avenir de l'islam de France depuis plusieurs années. En 2016 déjà, il présentait, dans une étude pour l'Institut Montaigne, une radiographie de la population musulmane.
