"Le régime sans gluten ne fait pas maigrir", assure un gastro-entérologue
REPLAY - Le régime sans gluten, actuellement à la mode, est-il vraiment efficace ? Quelles en sont les vraies vertus ? Les réponses du professeur Christophe Cellier.
Un million de Français sont réellement intolérants au gluten. Ils doivent supprimer le blé, l'orge ou le seigle de leur alimentation. Mais il y a aussi ceux qui ne sont pas vraiment intolérants, et qui ont simplement envie de faire un régime sans gluten. Aujourd'hui, le régime sans gluten est un phénomène de mode. Son ambassadeur le plus connu est le numéro un mondial du tennis, le Serbe Novak Djokovic.
"Actuellement, le régime sans gluten est seulement validé pour les 1% de la population qui souffre de la maladie cœliaque", rappelle le professeur Christophe Cellier, gastro-entérologue à l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Ces gens-là, qui ont un vrai problème avec le gluten, "n'ont pas le choix", insiste-t-il.
"Le gluten, dans ce cas-là, atrophie les intestins, fait perdre du poids en empêchant le calcium, le fer d'être absorbé et peut donner des complications à long terme, c'est-à-dire des cancers, de la déminéralisation", poursuit-il.
Pour détecter cette maladie, on effectue un diagnostic avec des anticorps dans le sang et des biopsies dans l'intestin.
Parfois, on se dit qu'il y a peut-être quelque chose de sous-jacent scientifiquement
Le Pr Christophe Cellier, gastro-entérologue
Le régime sans gluten fait-il réellement maigrir ? "Le gluten est une protéine qui n'a pas de valeur nutritive. Donc le régime sans gluten ne fait pas maigrir", affirme le médecin. "Mais on peut supposer que si vous ne mangez plus de pain, vous allez manger moins de fromage et moins de charcuterie, et que cela va vous faire maigrir", ajoute-t-il.
Autre interrogation : se priver de gluten crée-t-il des carences ? Christophe Cellier répond par la négative,sauf si on multiplie les régimes. "Parfois, les gens se mettent au régime sans gluten, sans lactose et puis sans ceci, sans cela. Là, on peut induire des carences du fait d'une alimentation déséquilibrée", affirme le professeur.
Est-il inquiet de ce phénomène de mode ? "Il ne m'inquiète pas vraiment, mais il me surprend et il m'interpelle en même temps. Parfois, on se dit qu'il y a peut-être quelque chose de sous-jacent scientifiquement sur lequel on est passé à côté", confie-t-il.
