Le rappeur Orelsan, rejugé pour "injure et provocation à la violence envers les femmes" dans plusieurs de ses textes, a été relaxé jeudi 18 février par la cour d'appel de Versailles, qui invoque la "liberté d'expression". La cour a souligné que "sanctionner" les chansons incriminées "reviendrait à censurer toute forme de création artistique inspirée du mal-être, du désarroi et du sentiment d'abandon d'une génération, en violation du principe de la liberté d'expression".
À l'audience, en décembre, l'avocat général n'avait pas formulé de réquisitions, s'en remettant à la cour. Dans leur décision, les magistrats soulignent que le rappeur de 33 ans, Aurélien Cotentin de son vrai nom, "n'a jamais revendiqué" publiquement "la légitimité des propos violents, provocateurs ou sexistes tenus par les personnages de ses textes qu'il qualifie lui-même de 'perdus d'avance'". En outre, ajoutent les juges, "une écoute exhaustive et non tronquée de ses chansons permet de réaliser qu'Orelsan n'incarne pas ses personnages" et que la "distanciation" entre eux est "évidente".
"Orelsan est ravi, apaisé, soulagé", a déclaré l'avocat de l'artiste, Maître Simon Tahar, saluant une "reconnaissance du caractère presque absolu de la liberté de création et de la liberté artistique" et "les termes extrêmement forts" de la cour, "qui ne laissent place à aucune équivoque". "C'est une très grande déception", a réagi pour sa part Maître Alain Weber, avocat des cinq associations féministes qui poursuivaient le rappeur, dénonçant des textes "d'une violence inouïe". "Nous verrons si nous formons un pourvoi en cassation", a-t-il ajouté.
En première instance, en 2013 à Paris, l'artiste, poursuivi par des associations féministes, avait été condamné à 1.000 euros d'amende avec sursis. Le banc des des plaignants rassemblait les Chiennes de garde, le collectif féministe contre le viol, la Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires et le Mouvement français pour le planning familial, qui avaient engagé une action en justice contre Orelsan pour certains textes de ses chansons, interprétées lors d'un concert à Paris en mai 2009.
Les juges avaient ainsi considéré l'expression "les meufs c'est des putes" comme une injure sexiste. Pour "renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j'peux t'faire un enfant et t'casser le nez sur un coup d'tête", ainsi que "ferme ta gueule ou tu vas t'faire marie-trintigner", Orelsan avait été reconnu coupable de "provocation à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur sexe". Mais en 2014, la cour d'appel de Paris avait jugé les poursuites prescrites, sans se prononcer sur le fond. La Cour de cassation avait annulé cette décision en juin et ordonné ce troisième procès.
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