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L'artiste français se faisait passer pour Chinois pour doper ses ventes

Nantais de naissance, formé aux Beaux-arts à Grenoble, ce Français de 36 ans a débarqué en 2000 à Shanghai.

L'artiste français Alexandre Ouairy lors d'une exposition à la Red Gate Gallery, à Pékin (Chine), le 4 novembre 2015.
Crédit : GREG BAKER / AFP
Eléanor Douet & AFP

Un artiste chinois vendrait-il ses toiles un prix plus élevé qu'un artiste français, du moins en Chine ? C'est en tout cas le constat établit Alexandre Ouairy. L'artiste de 36 ans, a vendu ses œuvres pendant dix ans sous un pseudonyme chinois. Alors que s'ouvre à Pékin sa dernière exposition, sous son nom d'emprunt, le Nantais d'origine assure que sa démarche était de "jouer avec le marché et les stéréotypes"

"Né dans le Sud de la Chine", selon sa notice biographique, "Tao Hongjing", artiste "chinois" multi-exposé à Tokyo, Paris ou New York, a pourtant les yeux bleus, la peau blanche et les cheveux blonds plutôt associés aux "lao wai", surnom des Occidentaux en Chine. Formé aux Beaux-arts à Grenoble, il débarque en 2000 à Shanghai pour "l'aventure", dans une ville alors quasi-dépourvue de galeries d'art. Dans l'une d'elles, il commence à exposer, sous son vrai nom, mais "l'intérêt du public était limité, voire nul", se remémore Alexandre Ouairy, qui ne voit qu'une seule explication : "C'était dû au fait que j'étais étranger." Dans le Shanghai des années 2000, les artistes chinois, valeurs montantes, monopolisent les regards."Les collectionneurs étaient surtout étrangers, et ils voulaient acheter chinois, car pour eux, c'était un bon investissement."

Il dit être arrivé au bout de son projet

En 2005, le marché de l'art contemporain chinois décolle et le Nantais a un déclic : "Je voyais à Shanghai toutes ces contrefaçons Louis Vuitton ou Prada. Et je me suis dit : 's'ils fabriquent des faux sacs, pourquoi ne fabriquerais-je pas un faux artiste chinois ?'". Alexandre et le galeriste chinois qui l'expose rédigent alors à quatre mains la biographie imaginaire de l'artiste fictif - mélange de leurs deux vies - et lui attribuent un nom : Tao Hongjing. En dix ans, le prix de ses œuvres explose : ses sculptures en céramique se monnayent désormais 29 000 euros, bien plus que les 220 euros des sérigraphies de ses débuts. "Se présenter comme Chinois, cela a compté. Il y a toute une économie, un intérêt financier, qui n'est pas le même. J'ai joué avec ça", admet-il.

Alexandre Ouairy assure être arrivé au bout de son "projet". "Nul besoin désormais du prétexte Tao Hongjing pour établir un dialogue. L'art conceptuel, mon domaine, suscite beaucoup plus d'intérêt qu'il y a 10 ans, les différences culturelles s'étant estompées entre Chinois et étrangers", assure l'artiste. "J'ai désormais acquis une notoriété suffisante." 

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