Jihadisme : près de 2.000 mineurs sont radicalisés en France, 600 selon le garde des Sceaux

Quelque 1.954 mineurs sont signalés en France pour leur radicalisation islamiste, un chiffre en augmentation de 121% depuis janvier, révèle le journal Le Figaro, ce vendredi 23 septembre. Ces jeunes gens constituent ainsi 18% du total des individus repérés depuis 2014 pour leur radicalisation, précise le quotidien qui cite un bilan effectué au 15 septembre. Parmi les 689 ressortissants français actuellement en Irak et en Syrie dans les rangs des jihadistes, 17 adolescents ont été tués sous la bannière du groupe État islamique. Selon les données du Figaro, 37 mineurs ont été mis en examen dans le cadre de procédure judiciaire liées au terrorisme. Fait marquant, il y a désormais plus de jeunes filles radicalisées que de garçons. Interrogé, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a démenti le chiffre avancé par le quotidien et annonce que les services de la protection judiciaire de la jeunesse suivaient "600 adolescents" présentant des signes de radicalisation, dont environ 150 ont été signalés par leurs parents.

Les différents profils des jeunes jihadistes français s'est dessiné ces derniers mois, après l’attentat de Nice, l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray, le démantèlement récent d’une cellule jihadiste constituée de femmes et l’arrestation de plusieurs mineurs radicalisés. Aujourd'hui, le groupe État islamique recrutent de jeunes gens via les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs la stratégie employée par Rachid Kassim, lié à plusieurs attaques terroristes et projets d'attentas.

"Les mineurs français sont devenus la cible d'une technique dite de “saturation”. Souvent en situation d'échec scolaire et de rupture familiale liée au divorce des parents, ces jeunes déséquilibrés sont d'abord abordés dans la rue par un copain de copain qui, plein de fausse empathie, leur donne le hashtag de la chaîne cryptée Telegram de sergents recruteurs de Daech installés en Syrie mais aussi en France", décrypte dans le Figaro un haut responsable de la lutte antiterroriste. "Une fois en lien sécurisé et sous l'emprise mentale de “gourous” comme Rachid Kassim ou encore Omar Omsen, auteur de nombreuses vidéos de propagande à l'attention des adolescents, ils sont pilonnés par une centaine de messages par jour", précise ce spécialiste.