Jean-Michel Aphatie : "Les lycéens n'ont pas vu Vénus dans la forêt"

Interrogés sur le Crépuscule de Victor Hugo, mercredi 18 juin, des dizaines de candidats aux épreuves anticipées de français au bac n'ont pas apprécié la beauté du texte et l'ont exprimé massivement sur Twitter en des termes moins poétiques. "Victor Hugo, t'es un bel enfoiré avec ton Crépuscule à la con", a écrit par exemple FilipeAï27.

Un certain conservatisme

Critiquer Victor Hugo, c'est une transgression que l'on ne supporte pas. Mais peut-être que ces jeunes ont raison. La manière d'exprimer des émotions évolue considérablement dans le temps. C'est bien de continuer à enseigner la poésie du XIXème siècle et de transmettre cet héritage, mais c'est très éloigné de générations qui aujourd'hui vont très vite, voyagent beaucoup et sont assez directes dans leurs expressions.

Le baccalauréat permet de vérifier les capacités d'analyse et d'expression des jeunes candidats. On doit pouvoir le faire avec des textes beaucoup plus contemporains. En choisissant Victor Hugo au bac, l'Éducation nationale démontre d'elle-même un certain conservatisme. La question, c'est : sont-ils des jeunes cons ou somme-nous des vieux cons ?