Fusillade à Charlie Hebdo : comment évoquer le drame auprès des enfants
REPLAY - Avec son omniprésence dans les médias, aborder le sujet de la fusillade à "Charlie Hebdo" avec ses enfants semble incontournable. Quelques écueils sont à éviter pour protéger les plus jeunes de la violence de l'événement.
C'est en famille que Sandrine, et ses deux enfants, Pauline (11 ans) et Alexandre (13 ans) ont appris la nouvelle des attentats à Charlie Hebdo. "C'était à la radio dans la voiture. Les premières questions, c'était sur ce qui s'est passé, parce que je n'avais pas compris", se rappelle Pauline. Des questions qui ont déstabilisé la mère strasbourgeoise. "Ses questions tournaient surtout autour du pourquoi. Une question difficile à laquelle on n'a pas forcément de réponse", explique-t-elle.
Sandrine a préféré aborder la question franchement avec ses enfants
Pour Sandrine : "On n'a pas le choix". Devant l'omniprésence du sujet dans les médias, la jeune femme a du mal a contrôler toutes les informations captées par ses enfants. "Ils entendent tellement de chose à la télévision, au collège… Ça passe en boucle", explique-t-elle. À la télévision cependant, Sandrine fait attention protéger ses enfants. "On se méfie aussi, on ne les laisse pas tout voir. On entendait beaucoup les coups de feu, donc il faut aussi leur expliquer que ce n'est pas un film, c'est la vraie vie".
"Il faut laisser l'enfant en parler en premier"
Pour le docteur Geneviève Djénati, psychologue et thérapeute familiale, il faut "laisser l'enfant en parler en premier". L'essentiel étant d'établir une communication avec l'enfant pour savoir ce qu'il a compris de l'affaire, afin de ne pas "se fourvoyer dans des explications trop bébé, ou beaucoup trop compliquées qui ne rassureront pas non plus". Il faut aussi éviter d’émettre trop d'émotions du style "Quelle horreur !", car l'information va "rester brute en lui et faire des dégâts ; en terreur nocturne par exemple".
Il faut faire attention aux images
"Il faut absolument protéger l'enfant des images de la réalité", conseille Geneviève Djénati. L'essentiel est de rappeler à l'enfant qu'il n'est pas l'objet de la menace. L'enfant a tendance de toute façon à rapprocher le danger de lui. On l'a vu au moment des tours de New York, les enfants avaient peur que la tour Eiffel leur tombe dessus".
Le Petit Quotidien a publié une édition spéciale sur les événements. Le journal pour enfant conseille cependant aux parents d'accompagner les enfants dans la lecture du numéro.
