On en sait plus sur les circonstances de la mort d'Éva Bourseau, l'étudiante de 23 ans retrouvée morte chez elle à Toulouse. Quatre suspects ont été interpellés et ont commencé à répondre aux questions des enquêteurs. Leur acte aurait été prémédité : ils voulaient éliminer la jeune femme, qui aurait eu une dette de 6.000 euros sur fond de trafic de drogue.
Les quatre jeunes, trois hommes et une femme, âgés de 19 à 23 ans doivent être déférés au parquet ce vendredi 7 août. Ils ont été successivement interpellés depuis mercredi, après la découverte, lundi, du corps décomposé d’Éva dans son appartement du centre de Toulouse. La victime, dont le silence avait inquiété sa mère et une amie, reposait en position foetale dans une malle en plastique.
Le scénario de sa mort commence à se dessiner à travers les déclarations des suspects, dont le procureur souligne le caractère "fluctuant". Deux d'entre eux, âgés de 19 et 22 ans, se seraient rendus au domicile de la victime dans la nuit du 26 au 27 juillet. Ils y auraient notamment fumé du speed et de l'atropine, un produit tonicardiaque, indique Pierre-Yves Couilleau. Les deux jeunes, étudiants ou anciens étudiants en mathématiques supérieures, se livraient, tout comme la victime, à un trafic de drogue pour le compte du suspect le plus âgé. Cet ancien étudiant en école de commerce est désigné comme la "tête de réseau".
Le duo aurait ce soir-là évoqué une dette de 6.000 euros contractée par la victime auprès de ce dernier, décrit comme "dangereux et violent". Ils ont fait "preuve d'un véritable déchaînement, déferlement de violence, marqué par l'usage d'un poing américain et d'un pied de biche", précise le procureur. Ils auraient ensuite voulu faire croire à une disparition et se seraient inspiré de la série américaine Breaking Bad : ils ont acheté "de l'acide et une malle en polyéthylène afin de plonger le cadavre et de le dissoudre". Les suspects seraient par la suite revenus tous les jours de la semaine suivante, pour nettoyer l'appartement, dérober des objets et vérifier l'état du cadavre. Les deux étudiants auraient notamment calfeutré l'appartement et répandu des désodorisants pour maquiller l'odeur du corps.
Le parquet confirme qu’Éva est morte d'une fracture du crâne. Son corps montrait d'autres fractures, notamment au nez. "Le but de la visite à la victime était de la supprimer et de lui dérober des objets", selon les propos d'un suspect, ce qui pointe vers la préméditation. En revanche, "les achats relatifs à l'acide et à la malle (n'ont) été faits que postérieurement au passage à l'acte", précise le procureur.
Pierre-Yves Couilleau dit s'orienter vers l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire avec préméditation pour les deux suspects présents sur les lieux le soir des faits, de complicité pour la tête de réseau, qui aurait donné des instructions à ses cadets, ainsi que de vol avec violence en réunion et trafic de stupéfiants. Le procureur envisage de requérir trois mandats de dépôt pour les trois hommes, alors que la jeune femme devait être poursuivie pour activités liées aux stupéfiants. "Ce qui frappe dans cette affaire, c'est évidemment le profil des personnes mises en causes, qui sont pour les deux principaux, étudiants ou étaient étudiants en Maths sup", souligne Pierre-Yves Couilleau. Aucun des quatre suspects n'avait d'antécédent judiciaire.
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