Le plan d'urgence dévoilé par le gouvernement mercredi et les réunions avec le ministre de l'Agriculture n'ont pas pour autant apaisé leur colère. Ce lundi 27 juillet, les agriculteurs ne lâchent rien et manifestent leur mécontentement à l'aide de nouvelles actions coup de poing pour maintenir la pression. Après les nombreux barrages de la semaine dernière sur les routes de France, ils s'attaquent désormais plus sérieusement à la concurrence étrangère.
Des agriculteurs alsaciens ont pris place depuis dimanche vers 22h sur six passages routiers entre la France et l'Allemagne, dont cinq ponts, pour une action qui devrait se prolonger au moins jusqu'à lundi après-midi, à l'initiative de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin. Ils visent uniquement les camions venant d'outre-Rhin et transportant des produits agroalimentaires ou des matières premières agricoles, qu'ils contraignent à s'arrêter et dont ils vérifient systématiquement le contenu. "Nous avons déjà refoulé entre 200 et 300 camions, qui transportaient des produits qui nous font des distorsions de concurrence", a expliqué Franck Sander, affirmant que plus d'un millier d'agriculteurs (éleveurs et cultivateurs) étaient mobilisés pour se relayer sur ces barrages. Les pouvoirs publics doivent trouver des "solutions concrètes pour mettre fin aux distorsions de concurrence" avec les agriculteurs des pays voisins, a estimé ce dernier, fustigeant la "surenchère de normes" en France et les différences de coût de la main-d'œuvre en défaveur des agriculteurs français.
Les frontières avec l'Allemagne n'étaient pas les seuls visées. Dimanche soir, dans le Sud-Ouest, une centaine d'agriculteurs ont fouillé des dizaines de camions venant d'Espagne sur une autoroute, menaçant de décharger la viande ou les fruits destinés au marché français s'ils en trouvaient.
Des actions qui n'ont pas manqué de faire réagir Stéphane Le Foll. Au micro de France Inter ce lundi matin, le ministre de l'Agriculture a rappelé que "la France et les productions françaises exportent aussi dans ces pays" estimant qu'"il faut respecter qu'en Europe, on essaie de trouver des solutions à l'échelle des institutions qui sont faites pour ça"."La situation est quelque fois encore plus dramatique dans d'autres pays européens", a souligné le ministre.
En France, "il faut qu'on soit déterminé sur la cohérence de ce qu'on met en place" à savoir le relèvement des prix et une stratégie pour favoriser l'origine française des produits agricoles, a affirmé Stéphane Le Foll, appelant à "mieux répartir l'effort entre tous les maillons" des filières concernées. Interrogé sur les appels des agriculteurs en faveur de charges harmonisées, le ministre a rétorqué : "Faudrait-il qu'il y ait un gouvernement mondialisé". "On ne peut pas, gouvernement français, décider pour d'autres gouvernements", a-t-il ajouté, affirmant que des "discussions sont en cours" en termes d'harmonisation.
Des représentants des agriculteurs doivent être reçus à 14h à
Strasbourg à la préfecture. Ils décideront à l'issue de
cette réunion s'ils maintiennent leurs blocages.
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