Un courrier électronique du SRPJ de Montpellier aux hôteliers et patrons de campings du Languedoc-Roussillon et du Vaucluse suscitait ce dimanche 13 avril la critique de ces professionnels. Ces derniers regrettent que la police judiciaire les incite à "signaler l'arrivée" de clients "originaires d'Europe de l'Est".
Dans ce courrier, révélé par France 3 et dont l'AFP a obtenu copie, le SRPJ de Montpellier rappelle d'abord "l'aide très efficace" apportée par les hôteliers à la suite de mails antérieurs les sollicitant "dans le but d'interpeller des individus recherchés ou soupçonnés de crimes et délits".
Nous vous demandons donc de nous signaler l'arrivée dans vos établissements d'individus originaires d'Europe de l'Est, en groupe ou en famille.
La PJ de Montpellier
"Nous souhaitons maintenant passer à une seconde phase afin d'anticiper les faits de délinquance que sont en particulier les cambriolages en bande organisée, les vols de donnée de cartes bancaires (...) et le proxénétisme. Nous vous demandons donc de nous signaler l'arrivée dans vos établissements d'individus originaires d'Europe de l'Est, en groupe ou en famille", poursuit ce courrier, qui incite également ces hôteliers et gérants de campings à "relever si possible l'immatriculation de leur(s) véhicule(s)".
Ce courrier électronique a été envoyé il y a près d'un mois, selon le président de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière de Languedoc-Roussillon, Jacques Mestre. "Il a été très mal fait, sans concertation. A chacun son métier. Cela peut-être la porte ouverte à la délation, et au délit de faciès. Je ne peux pas faire cela ! Cela pourrait conduire à placer des innocents en garde à vue. Mais il est évident que si je vois des mineures traitées brutalement dans un hôtel, je préviendrai la police", a-t-il déclaré à l'AFP, tout en reconnaissant que son syndicat était "tout à fait disposé à faire de la prévention".
Le directeur du SRPJ de Montpellier, Gilles Soulié, n'a pas répondu aux messages de l'AFP.
Selon Jacques Mestre, une réunion doit avoir lieu lundi entre le SRPJ et les professionnels.
Le responsable régional Unité SGP Police-FO, Bruno Bartocetti, affirme de son côté qu'il faut "dépasser la lecture au premier degré de ce mail, qui n'a pas voulu bafouer les valeurs de la République en prônant la délation". "C'est une logique d'information. Il faut être lucide, ne pas être naïf, et avoir conscience qu'en matière de lutte contre le proxénétisme, la rapidité d'intervention est essentielle. Après 10 à 15 jours dans un hôtel, les réseaux changent de lieu et échappent à la filature. Les hôteliers ne feraient-ils pas preuve de complicité passive s'ils ne signalaient pas des faits suspects ?", a-t-il réagi auprès de l'AFP.
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