Le cardinal Philippe Barbarin ne démissionnera pas de son poste en pleine tempête sur la pédophilie dans le diocèse lyonnais. Le primat des Gaules accusé de ne pas avoir dénoncé des prêtes pédophiles restera donc en poste jusqu'à ce que la justice se prononce.
Pour Bertrand Virieux, co-fondateur de l'association "La Parole Libérée" à l'origine du scandale de pédophilie dans le Diocèse de Lyon, c'est une première étape : "Le cardinal reconnaît qu'il y a une tempête. Longtemps il a dit que les choses étaient sereines, stables, contrôlées, qu'il n'y avait pas d'affaire, pas de problèmes. En fait c'est vraiment un feu aux diocèse". Mais reconnaître les faits, ce n'est pas suffisant et l'association réclame toujours la démission du cardinal. "Il n'y a plus de confiance, il n'y a plus de crédibilité", insiste Bertrand Virieux. "Il reconnait ses erreurs, c'est déjà bien, la justice va peut-être aussi les montrer de façon vraiment nette."
Car pour lui, l'excuse de la prescription ne tient pas. Si certains discours laissent penser que les faits reprochés aux prêtres pédophiles remontent à un lointain passé, les victimes elles, en souffrent toujours. "On a des gens entre 30 et 40 ans qui ont été victimes d'affaires antédiluviennes", explique-t-il. Des victimes que l'on commence à peine à reconnaître comme telles : "Les choses arrivent très tard, c'est la pression médiatique qui fait que d'un coup on se met à parler des victimes : finalement, les victimes existent, finalement il faut de la compassion, il faut les écouter... mais c'est tellement tard", regrette-t-il.
Si les victimes sont reconnues si tard, c'est à cause d'une forme d'omerta dans la société française. Depuis que l'affaire lyonnaise a éclaté, Bertrand Virieux assure qu'il y a "une vraie prise de conscience" : "Finalement, chaque diocèse a une ou deux histoires qui ont été cachées, étouffées. Les gens parlent, les gens ont besoin de s'exprimer, c'est thérapeutique pour tout le monde. Simplement il faut le regarder en face pour pouvoir avancer."
Et le problème du cardinal Barbarin, c'est qu'il a mis trop de temps à regarder les choses en face. Il a trop longtemps fait preuve d'un silence "qui a été très délétère, ça a été un silence de mépris." Si bien qu'aujourd'hui, les victimes ne veulent pas discuter avec lui, elles veulent juste que la procédure judiciaire arrive à son terme pour repartir sur des bases saines avec des nouvelles figures au sein de l'Église française.
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