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Canicule : les entreprises ne jouent pas toujours le jeu

Dans le BTP, en particulier, les patrons omettent parfois d'aménager le travail quand il fait très chaud.

Un ouvrier sur le chantier du nouveau stade de Lyon le 9 décembre 2014 (illustration).
Crédit : JEFF PACHOUD / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Les températures grimpent ce mercredi 1er juillet et de nombreux salariés souffrent de la chaleur. Certains employeurs mettent en place des dispositifs spécifiques (horaires aménagés, etc.). Pour protéger leurs salariés en cas de canicule, les patrons "savent à peu près ce qu'il faut faire". Pourtant ils négligent parfois le minimum, notamment dans les petites entreprises du bâtiment.

"J'ai un abonnement à Météo France, ils annoncent 39 degrés mercredi. À cette température, on ne peut pas tenir sur un toit, c'est étourdissant", raconte Laurent Floux. Ce patron d'une entreprise de charpente-couverture de 20 salariés dans le Val-d'Oise a l'intention d'"envoyer (ses) gars réviser du matériel l'après-midi". Sinon "ils rentreront chez eux et ce sera à ma charge". Cette semaine, ils commencent "à 6h30 au lieu de 8h" et la pause déjeuner a été réduite pour finir à 15h30. Mais embaucher plus tôt n'est pas possible partout. Dans la capitale, la tolérance aux bruits de chantier est plus basse qu'ailleurs : "le marteau-piqueur à 7h30 c'est déjà limite", expliquait le chef d'un chantier de terrassement dans Paris, mardi 30 juin, au premier jour d'épisode caniculaire.

Les entreprises du BTP doivent s'adapter

Travailler sous forte chaleur, "c'est insupportable", reconnaît-il. Alors "on essaie de faire de petites pauses à l'ombre". Dans la camionnette d'un sous-traitant d'EDF, un pack de six bouteilles d'eau. Interrogé sur l'absence de tente alors qu'il s'active sous 33 degrés, un ouvrier éclate de rire. Dans le bâtiment, les fortes chaleurs sont "un gros problème", mais "les entreprises savent à peu près ce qu'il faut faire", assure la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

Ainsi, elles doivent "fournir aux salariés trois litres d'eau par jour, décaler les horaires de travail dans la mesure du possible et effectuer des rotations dans les postes de travail en extérieur", explique Anne-Catherine Pantel, en charge de la prévention à la Capeb. Mais "même ce minimum" - mettre à disposition de l'eau fraiche - "n'est pas respecté dans beaucoup de petites entreprises, surtout pour ceux qui travaillent sur la voirie", affirme Mohamed Afatmi, délégué syndical CGT chez Eiffage construction Rhône-Alpes. Dans cette grosse entreprise, le CHSCT a "mis en demeure l'employeur" et celui-ci a modifié l'organisation du travail. Jusqu'à la fin de la semaine, "les salariés commenceront à 6h00 et finiront à midi". 

Métiers à risque

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De son côté, la fédération CFDT construction et bois demande aux employeurs du BTP de renvoyer les ouvriers chez eux si nécessaire, et de solliciter la caisse patronale "chômage intempéries" pour payer les salaires. Dans certains secteurs, cependant, l'activité n'est pas toujours adaptée à la météo car "la logique économique l'emporte". Ainsi, l'été, "ceux qui font le bitume sont dans une période de forte activité. Ils peuvent travailler jusqu'à 10 heures par jour", affirme Serge Pléchot, secrétaire général de la CGT construction, qui rappelle que les salariés étalent un goudron à 70 degrés. 

En Île-de-France, "l'inspection du travail fera preuve d'une vigilance accrue dans les secteurs où les salariés sont particulièrement exposés à la chaleur : BTP, restauration, boulangerie, pressings, transports, conduite d'engins, espaces verts, agriculture, sécurité...", promet le préfet. Le BTP est le plus surveillé. "Mais on reçoit aussi pas mal de plaintes de gens qui travaillent dans des bureaux non climatisés, avec des fenêtres plein sud, où il fait 35°C", témoigne Joël Louis, inspecteur du travail à Lyon.

Que risquent les entreprises en faute ? "Pas grand chose" selon lui. "On n'a jamais vu des juges mettre l'amende maximum de 3.500 euros par salarié", c'est plutôt "100 ou 200 euros". En général, les inspecteurs ne vont "pas forcément jusqu'à dresser un PV". Ils privilégient la pédagogie pour "qu'il y ait immédiatement de l'eau, que l'employeur régularise". 

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