La France traverse à nouveau un épisode caniculaire. À Paris, c'est le troisième depuis la mi-juin. Dans une certaine mesure, on a retenu les leçons de 2003 pour limiter l'impact ce ces vagues de chaleur sur l'activité économique. Il faut dire que cet épisode avait pris tout le monde de court. C'est un mot, d'ailleurs, qu'on utilisait peu. On parlait alors plutôt de sécheresse, comme celle de 1976. La canicule maintenant, on sait que ça peut coûter très cher si on ne s'y prépare pas.
La note avait été salée en 2003 pour l'économie. Pourtant c'était en plein cœur de l'été, une période plutôt creuse pour l'activité économique. Ces deux semaines de canicule avaient coûté à la France 15 milliards d'euros, c'est-à-dire 0,75 point de PIB. Cette année-là d'ailleurs, la croissance avait plafonné à 0,8% - la plus mauvaise performance de la décennie.
Va-t-on encore perdre des dixièmes de croissance à cause de ces températures caniculaires ? C'est possible. Car dès qu'on dépasse les 30 degrés, la vie économique ralentit. C'est inévitable. On n'a plus la même force physique, la même concentration, le même dynamisme. Il y a plus de salariés absents, moins de monde dans les magasins.
Mais on n'aura plus d'impact dans les mêmes proportions. Car ce qui a changé aujourd'hui, c'est qu'on est prévenu. Il y a des alertes avec Météo-France plusieurs jours à l'avance, ce qui n'existait pas avant. Cela permet de planifier, de mieux organiser par exemple les chantiers dans le BTP et les travaux agricoles. Cela permet de faire aussi de la prévention. EDF peut anticiper les problématiques de refroidissement de ses réacteurs nucléaires. La SNCF renforce la tension de ses fils caténaires qui ont tendance à se détendre sous l'effet des hautes températures. On est mieux préparé qu'avant, et donc moins désorganisé.
Côté industrie, vous avez de plus en plus d'entreprises qui travaillent avec des cabinets-conseils spécialisés dans le risque météo. Si le thermomètre grimpe de 10 degrés, comment dois-je m'organiser ? Quel doit être le bon niveau de production pour qu'il n'y ait ni rupture de stocks, ni accumulation de surplus ? C'est dans le secteur de l'agroalimentaire du textile, de l'énergie et du tourisme que l'on fait le plus appel à ces spécialistes des aléas météorologiques.
La consommation varie en fonction de la météo, et les industriels doivent s'adapter. C'est pratiquement devenu une science. Savez-vous, par exemple, que c'est à partir de 24 degrés que les Français se mettent à acheter des maillots de bain. Et au-delà de 28 degrés, la consommation de bière diminue. Les brasseurs sont obligés d'en tenir compte.
Nous avons récupéré les chiffres de l'épisode caniculaire de la semaine du 19 juin : les ventes de glace ont bondi de 73%, les ventes de bouteilles d'eau de 47%, et celles de crèmes solaires, de déodorants et d'insecticides de 35%. En revanche, les vente de produits surgelés et de tablettes de chocolats ont plongé respectivement de 22 et 16%. Aujourd'hui les fabricants et les commerçants savent s'organiser pour faire face à ces variation, ce qui n'était pas forcément le cas au début des années 2000.
En revanche au plan de la législation sociale, cela n'a pas beaucoup évolué depuis 2003. Le Code du travail ne dit toujours rien sur la canicule. Aucune température maximale n'a été fixée par le législateur au-delà de laquelle on doit arrêter le travail. On s'en tient donc à la réglementation de l'Organisation internationale du travail, qui dit qu'un salarié doit rentrer chez lui si la température dépasse 50 degrés.
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