Caen : décès de trois bébés prématurés en 15 jours au CHU
Les autorités de santé régionales enquêtent pour comprendre comment les nouveaux-nés sont morts.
Plusieurs cas d'une maladie touchant les grands prématurés se sont déclarés en quelques semaines à l'hôpital de Caen (Calvados). Quatre grands prématurés sont décédés d'une entérocolite aigüe, une maladie gastrique, depuis le début de l'année, dont trois en deux semaines en avril, a révélé le CHU ce mardi 5 mai.
Cinq autres "grands prématurés suivis" au CHU "ont également été pris en charge début avril pour des troubles similaires mais leur état de santé est aujourd’hui satisfaisant", a ajouté l'hôpital dans un communiqué.
"C’est le nombre de cas apparus sur une courte période (15 jours) et leur gravité qui a alerté l’équipe médicale". Le quatrième décès est intervenu en janvier.
Comprendre ce qui s'est passé
Des enquêtes sont en cours "pour déterminer les facteurs ayant favorisé la survenue de ces entérocolites", précise le CHU, qui a mis en place une cellule de crise.
Interrogé par l'AFP, l'Agence régionale de santé (ARS) a précisé que les poches de nutritions, mises en cause dans la mort de trois bébés à Chambéry en 2013, n'étaient pas à l'origine des décès à Caen, car les bébés n'étaient pas nourris de cette façon.
L'ARS "a engagé une inspection depuis le 23 avril". L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a également mené une inspection sur le fonctionnement du lactarium, les 22, 23 et 24 avril 2015, dont les résultats sont en cours d'analyse. En revanche, il n'y a pas d'enquête judiciaire en cours.
Des complications fréquentes
Le dernier cas identifié date du 14 avril. Les services de néonatalogie du CHU de Caen prennent en charge près de 100 grands prématurés par an. Un grand prématuré est un enfant né à moins de 32 semaines de grossesse, une grossesse normale durant 41 semaines.
L’entérocolite aiguë est une maladie qui touche exclusivement les grands prématurés. Elle commence par des troubles digestifs. Souvent, après un arrêt alimentaire de quelques jours, l’enfant retrouve un transit intestinal normal.
Mais parfois, la maladie peut entraîner des complications plus graves, pouvant conduire à une infection généralisée et même au décès. "Les services de néonatalogie sont régulièrement confrontés à ce type de complications", selon le CHU de Caen.
