Ils dénoncent un "esclavage moderne". Une vingtaine de salariés, employés par un prestataire de nettoyage sous-traitant de Burger King, sont en grève. Soutenus par la CGT, ils occupent depuis mardi 3 octobre un restaurant parisien de l'enseigne de burgers, place de la République, pour dénoncer leurs conditions de travail.
Horaires et temps de travail, salaires minimums et conditions d'hygiène et de sécurités déplorables, ces travailleurs sans-papiers n'en peuvent plus. À la manœuvre : un responsable parisien du prestataire de nettoyage Albiance qui, selon ces témoignages, procurerait même, "directement ou indirectement" aux travailleurs, "de fausses cartes d’identité italiennes ou portugaises".
L’un des grévistes explique avoir déboursé pas moins de 1.000 euros au moment de signer son contrat. "700 euros pour la carte [d'identité] et 300 euros pour t'embaucher", décrit Hassan, l'un des travailleurs de nuit.
Ils travaillent 6 nuits sur 7, exclusivement dans les célèbres restaurants en Île-de-France, y font la plonge, nettoient à l'aide de produits toxiques et sans équipement de protection, 5 à 6 heures par nuit, mais sont payés et déclarés 3 heures par jour. Certains sont même contraints d'acheter eux-mêmes leurs équipements et leurs produits d'entretien.
"On est vraiment des esclaves chez eux", commente Hachraf, l'un des salariés grévistes. "On supporte parce qu'on est sans-papiers, parce qu'on nous a promis de tous nous régulariser, alors on supporte. On travaille 8 heures, 12 heures par jour", continue-t-il, avant de conclure : "Dès qu'on parle, on reçoit des menaces".
Zoubir, un autre travailleur employé par Albiance, dénonce quant à lui les bas salaires, pour des heures de travail bel et bien effectuées. "Je ne suis jamais arrivé à 900 euros (...). Ils nous disent qu'ils vont nous payer, mais jamais. Ils disent 'le mois prochain', mais après il n'y a rien", détaille-t-il.
Une plainte a été déposée auprès du Tribunal de grande instance de Paris et l’inspection du travail a été saisie. Dans la nuit de lundi à mardi 3 octobre, dix contrôles ont eu lieu dans les restaurants concernés.
De son côté, Burger King, qui se dit "sensible au sujet", explique attendre des "explications sur les faits extrêmement graves qui sont imputés à son prestataire". La chaîne de burgers reconnaît dans communiqué avoir été mis au courant "de différends avec [cet] employeur, qui ont été systématiquement répercutés".
"Un système de contrôle pour vérifier l’authenticité des papiers d’identité présentés par ses salariés a été mis en place depuis 3 mois (...), ainsi que pour vérifier les conditions de travail et le respect des règles d'hygiène et de sécurité par les salariés de nos prestataires", est-il ajouté.
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