Au soir du 13 novembre 2015, lors des attaques contre le Bataclan et plusieurs bars et restaurants de la capitale, 130 personnes perdent la vie sous les balles d'un commando terroristes. Les autres victimes, les 413 blessés de ces attentats, commencent alors une lente reconstruction - physique et psychologique - que seuls le temps et les soins médicaux peuvent permettre.
Parmi ces victimes, Djamel C., un entrepreneur de 36 ans originaire du Blanc-Mesnil et qui développe à cette époque son projet d'entreprise de prêt à porter, comme le rapporte Le Parisien. En ce funeste soir, alors qu'il passe la soirée à la Belle Équipe, dans le XIe arrondissement, il est atteint de quatre balles. Désormais handicapé et incapable de bouger son bras gauche, il est finalement amputé de la jambe droite en mars 2016.
Comme beaucoup d'autres estropiés de ce tragique soir de novembre, Djamel est hospitalisé à l'hôtel des Invalides, celui réservé aux mutilés de guerre. Ses projets, comme sa mobilité, il y a déjà renoncé : ses perspectives professionnelles sont stoppées nettes et il doit désormais se déplacer en fauteuil roulant.
Pour s'en sortir, il compte donc sur la carte d'invalidité, un document qui atteste de la situation de handicap d'un individu et lui octroie certaines aides sociales, en même temps qu'un statut juridique. Mais la maison départementale des personnes handicapées de la Seine-Saint-Denis (MDPH) lui refuse par deux fois.
Face au désespoir de Djamel, Le Parisien-Aujourd'hui en France, contacte donc la secrétaire d'État chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, qui affirme, le 24 juin dernier, que "son dossier est réglé sur la question de son inscription aux droits MDPH". Une semaine plus tard, le problème subsiste : le 1er juillet, Djamel reçoit une lettre qui lui notifie un nouveau refus de l'accès à la carte d'invalidité.
Dépité, empreint du misérable sentiment d'avoir été dupé, l'oublié du 13 novembre n'en revient pas : "C'est insupportable, on nous balade" estime-t-il. Désormais, il refuse même d'avoir "affaire avec ce secrétariat d'État" : "On a pas besoin de visites de ministres. On veut que les dossiers avancent".
Les recours classiques épuisés, Djamel est même sommé de se taire, recevant un appel de la directrice de cabinet de Juliette Méadel : "Elle m'a demandé de ne pas parler de mon cas aux médias, que tout allait lui retomber dessus. Mais on n'en peut plus ! Rien n'avance, on est trop nombreux dans ce cas".
Pour la victime oubliée et réduite au silence, le salut devra donc se passer de mots : ce lundi 4 juillet, Djamel entamera un ultime combat pour faire valoir ses droits, une gréve de la faim censée interpeller les autorités sur son cas.
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