10.000 fermes laitières sur le point de disparaître

Tout indique qu’un plan social d’une ampleur inouïe se prépare : 10.000 des 60.000 éleveurs de vaches laitières pourraient mettre la clé sous la porte en 2017, selon une estimation de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait). Cette hécatombe est la résultante de la crise du prix du lait de 2015, due à la surproduction mondiale et à la fermeture de gros marchés à l’exportation comme la Russie et la Chine.

Le choc financier a été d’une brutalité rare : 30% des éleveurs ont déclaré un revenu inférieur à 350 euros par mois en 2015. Le panorama devrait, selon la Mutualité sociale agricole (MSA), virer au noir cette année : ils seront 60% dans ce cas. Humainement, c'est insoutenable. Les permanences de prévention du suicide dédiées aux éleveurs ont reçu en moyenne 285 appels par mois depuis janvier.

Les mesures prises lors de la crise de 2015 ont été à l'évidence très insuffisante. Il y a déjà un nouveau plan d’assistance en cours de 23 millions d'euros qui va se traduire par un chèque de 1.000 euros pour 23.000 éleveurs en grave difficulté. On attend, par ailleurs, que Bruxelles libère un milliard d'euros de la PAC. Mais comme trop souvent, les problèmes techniques ou informatiques de l’administration multiplient les retards dans l’acheminement des aides. Ce qui accentue leurs difficultés de trésorerie. Le temps des exploitants n’est pas celui des bureaucrates.

30% des éleveurs ont déclaré un revenu inférieur à 350 euros par mois en 2015

Peut-on quand même espérer une issue un peu moins dramatique que ces disparitions massives ? Le verre à moitié plein c’est qu’il ne s’agit, à ce jour, que de projections, et que le gouvernement dispose, semble-t-il, de quelques marges de manœuvre. Le verre à moitié vide c’est que ces prévisions sont faites par des services, ceux de la MSA, qui connaissent parfaitement leurs dossiers.  Par ailleurs, la Commission européenne pourrait annoncer dans les prochaines semaines la mise sur le marché de 25.000 tonnes de poudre de lait. Ce qui va peser sur les cours au pire moment.

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Quant au fond, quand le numéro un mondial du fromage, le français Lactalis, considère que les volumes de lait ne vont pas baisser dans le monde mais que ce seront le nombre d’exploitations qui diminuera, on a une idée du futur paysage qu’ils anticipent.

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14/20 à Justin Trudeau. Le Premier ministre canadien a proposé et obtenu qu'il n'y ait plus une seule centrale à charbon dans les douze ans qui viennent dans son pays. Ces centrales représentent 10% des émissions gaz à effet de serre.