À l'est de Lima, la capitale du Pérou, on trouve le glacier Huaytapallana, dans la Cordillère des Andes. Il est encore tout blanc au sommet, mais la plus grande partie est noire. En bas, tout a fondu.
Au pied de ce géant, à 4.800 mètres d'altitude, il y a des alpages où vivent les Indiens Quechuas. Ils élèvent des lamas et viennent régulièrement déposer des offrandes (des pommes de terre ou des cochons d'Inde) pour sauver leur glacier. Benedicto est l'un d'eux. Il n'a plus beaucoup d'espoir.
Il explique que quand il était petit, il venait chercher de la glace pour conserver le poisson ou le poulet. Il n'avait pas de frigo. Aujourd'hui, c'est fini et il pense que dans quinze ans, son glacier aura totalement disparu.
Ce glacier compose la principale source d'eau de la ville située juste en bas dans la vallée, Huancayo (500.000 habitants). Il alimente aussi des barrages, donc cela menace la production d'énergie. Dans les Andes, tous ces glaciers tropicaux fondent beaucoup plus vite que les nôtres en Europe.
Thomas Condom est un hydrologue français. Il vient étudier les glaciers depuis six ans au Pérou. Il voit chaque année la différence. "On voit le retrait des glaciers à vue d’œil, explique-t-il. Prenez une zone qui était englacée il y a six. Maintenant, on va marcher pendant une centaine de mètres sur une zone où il n'y a plus de glace. C'est vraiment un témoin direct. En quarante ans, on a perdu plus de 50% de la surface des glaciers pour la Cordillère à Huaytapallana".
Il y a aussi des risques tout simplement pour la sécurité des habitants. Un glacier qui fond, c'est dangereux. Plus d'un millier de nouveaux lacs se sont formés en quarante ans au Pérou. Des lacs turquoises qui sont très jolis, mais il y a des risques de tsunami.
En 2010, un bout de glacier s'est décroché dans un de ces lacs et il a formé une vague de 20 mètres de haut. Dans ces montagnes, les habitants s'entraînent régulièrement à évacuer leurs villages.
Comment aider les pays en développement à s'adapter au réchauffement : c'est l'enjeu justement de la Conférence de Lima. À Huancayo, les plus touchés sont les paysans. Ils doivent apprendre à cultiver avec moins d'eau. L'ONG Care aide, par exemple, 300 producteurs à replanter des variétés anciennes de pommes de terre.
"Pour nous, c'est un vrai exemple d'adaptation au changement climatique, explique Aurélie Ceinos, qui travaille à Care France. Ces pommes de terre sont plus résistantes au manque d'eau, mais aussi au gel et aux périodes de sécheresse. On leur apprend à garder ces semences pour que, année après année, ces petits producteurs puissent les reprendre et les réutiliser pour pouvoir avoir un rendement plus important".
Ces solutions risquent de ne pas suffire. D'autant qu'ailleurs au Pérou, certains font n'importe quoi. Avec l'eau des glaciers, qui arrive jusqu'à la côte par les fleuves, les Péruviens font pousser des asperges dans le désert. Des légumes qu'on trouve en ce moment en France dans les magasins. Au lieu d'économiser l'eau, on la gaspille.
Le but du sommet de Lima, c'est que les pays arrêtent justement ce genre d'aberration et adaptent leur économie au changement du climat.
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