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Climat: à Bonn, un dernier jour pour tenter de sortir de l'ornière
À moins de six mois de la Cop21, les négociations sont toujours infructueuses pour parvenir à un accord.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius à Bonn
Crédit : PATRIK STOLLARZ / AFP
Les jours défilent et la perspective de voir signé un accord destiné à limiter le réchauffement climatique à 2 degrés s'éloignent. Après dix jours de tractations infructueuses, les négociateurs de 195 pays risquent de quitter Bonn jeudi sans résultat tangible, à moins de six mois de la conférence de Paris (Cop21).
La situation est telle que les Etats pourraient décider jeudi de confier aux présidents des débats, l'Américain Daniel Reifsnyder et l'Algérien Ahmed Djoghlaf, le soin de le reprendre au cours de l'été.
Des débats sur la forme et pas assez sur le fond
Les longues heures de discussions menées depuis le 1er juin dans l'ancienne capitale allemande n'ont abouti qu'à un toilettage à minima du texte, long et illisible, issu du précédent round de négociations, en février à Genève. Le projet de texte de Genève, repris trois fois ligne par ligne par les délégués, aura perdu quelque 5 à 10% de son volume (80 pages en anglais, 130 en français), sans jamais trancher sur le fond les sujets.
Au-delà du nettoyage du document de toutes ses redondances, l'idée serait de "faire émerger des options politiques" pour enfin accélérer le processus, dit Romain Benicchio, de l'ONG Oxfam, au statut d'observateur.
Des impasses sur les sujets les plus controversés
Tous les sujets épineux restent à l'ordre du jour. Notamment la question des promesses financières faites par les pays développés, à destination de ceux qui s'engagent à réduire leurs émissions de carbone : 100 milliards de dollars d'ici 2020. Et puis quelle forme juridique donner au futur accord? Comment répartir l'effort entre les pays, selon leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre et les impératifs de développement des pays du sud? La question est tout simplement éludée.
Le temps presse. Des discussions au niveau ministériel doivent se tenir à Paris les 21 et 22 juillet et le 7 septembre. S'y ajoutent des réunions de la Banque mondiale, du FMI et de l'ONU à l'automne, et un sommet du G20, quinze jours à peine avant la conférence de Paris.
