Barack Obama prépare un plan inédit pour l'environnement
Le président américain doit dévoiler ce lundi 3 août une série de règles du plan de lutte contre le changement climatique, qu'il présente comme "l'avancée la plus importante".
Le changement climatique était l'une des priorités de Barack Obama. Ce lundi 3 août, la Maison Blanche s'apprête à publier la version finale du Plan américain pour une énergie propre ("America's Clean Power Plan"), soit un plan inédit pour l'environnement. Il s'agit d'une série de règles et de réglementations qui imposeront pour la première fois aux centrales électriques du pays de réduire de 32% en 2030 leurs émissions de carbone, par rapport aux niveaux de 2005.
"Le changement climatique n'est pas le problème de la prochaine génération. Il ne l'est plus", a indiqué Barack Obama dans une vidéo diffusée dimanche, soulignant que le changement climatique constituait désormais une menace pour l'économie, la santé, le bien-être et la sécurité des Etats-Unis. "Les centrales électriques sont la principale source de pollution par le carbone nocif qui contribue au changement climatique", a ajouté le président américain qui avait placé la lutte contre le changement climatique au cœur des ses promesses électorales lors de sa campagne de 2008. "Mais jusqu'à présent", les autorités fédérales n'ont imposé "aucune limite à cette pollution" générée par les centrales, a-t-il déclaré. "Dans l'intérêt de nos enfants, pour la santé et la sécurité de tous les Américains, cela va bientôt changer".
Selon le président américain, cette mesure contribuerait à réduire les
factures d'énergie des particuliers, à créer des emplois dans le secteur
des énergies renouvelables et assurera des services énergétiques plus
fiables.
La déclaration du président Obama intervient à moins de six mois de la tenue à Paris de la conférence sur le climat (COP21), le président américain annonçant que le reste du monde devait agir maintenant pour sauver la planète. Les 195 pays, réunis lors de la COP21, devraient s'engager à limiter à 2 degrés Celsius la hausse de la température mondiale générée par les émissions de gaz à effet de serre.
Des mesures "disproportionnées" pour les républicains
Les centrales électriques sont responsables de 40% des émissions américaines de dioxyde de carbone, le gaz le plus répandu contribuant au changement climatique. Dans son projet initial présenté en 2014, l'administration Obama avait fixé à 30% le plafond de réduction des émissions de carbone des centrales. La limite de 32% a provoqué l'ire des républicains, qui ont dénoncé des mesures "disproportionnées", "maladroites" et aux "conséquences dévastatrices sur l'économie" américaine.
Barack Obama doit donc affronter la ferme opposition du Congrès contrôlé par les républicains. Le charbon, une des sources d'énergie les plus polluantes, est un secteur industriel important aux États-Unis : l'électricité du pays provient encore à 37% de centaines de centrales à charbon. Les réductions des émissions de gaz à effet de serre sont donc une question politiquement sensible.
La candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton a vu dans ces mesures un "grand pas en avant", tout comme la directrice de l'agence américaine de protection de l'environnement, Gina McCarthy, qui a salué des objectifs "raisonnables" et "qui peuvent être atteints". Le président américain est attendu au cours des prochains mois en Alaska pour mettre en évidence l'impact du réchauffement climatique. Il recevra également le pape François à la Maison Blanche, où les deux hommes devraient lancer un appel commun à l'action.
