FN, UMP, PS. Depuis les européennes, on ne parle que de ces trois partis-là. Il ne faut pas oublier que les centristes ont fini au pied du podium, avec quasiment 10% des voix. Entre le FN qui perturbe le jeu, l'UMP en état de choc, et un François Hollande inaudible, il y a peut-être un coup à jouer pour le centre.
Qu'il y ait un créneau à occuper, c'est évident. Les élections ont montré que l'UMP n'est plus la grande maison commune de la droite et du centre, telle que l'avait conçue Jacques Chirac et Alain Juppé. Le parti a été construit sur les ruines du 21 avril 2002, pour se protéger du Front national. Douze ans plus tard, on voit le résultat.
On comprend mieux pourquoi, depuis dimanche, Alain Juppé tend la main à François Bayrou. L'architecte veut sauver son immeuble.
Pour l'instant, les anciens colocataires font bande à part. Tant que l'UMP n'aura pas purgé ses affaires, tant qu'elle n'aura pas clarifié sa ligne, "il est urgent de jouer solo", dit-on à l'UDI et au MoDem. On note trop de divergences : sur l'Europe, sur l'écologie, sur la société.
Pour la suite, tout dépendra de ce qui se passera au congrès de l'UMP en octobre prochain. Est-ce que Sarkozy revient ? Est-ce que les droitiers s'imposent ? Est-ce que les humanistes résistent ? Tout cela pèsera lourd dans la stratégie du centre pour 2017 : soit une primaire ouverte avec l'UMP, soit une candidature indépendante.
C'est aussi en octobre que se tiendra le congrès de l'UDI. Le télescopage déplaît fortement aux amis de Jean-Louis Borloo. Ce calendrier pose un vrai problème, et l'UDI pourrait repousser son congrès à 2015.
L'éternel problème des centristes, c'est l'incarnation et le leadership. L'UMP a trop de leaders potentiels. À l'UDI, c'est le contraire. Jour après jour, on découvre quele vide laissé par Jean-Louis Borloo est énorme.
François Bayrou ? "Lui, il s'occupe du prix du ticket de cantine à la mairie de Pau" : c'est la blague qui circule à l'UDI, pour dire qu'il aurait pu se mouiller un peu plus pendant les élections européennes.
L'UMP pourrait profiter de cette crise de leadership au centre. C'est pour cela que Juppé tend la main, ou que Raffarin propose une fédération de l'opposition. Ça fonctionne. L'ancien patron des députés UDI, François Sauvadet, a dit "oui" à Juppé, alors que Bayrou et Jego sont pour l'instant sur une ligne "chacun chez soi". Cela va devenir compliqué pour les centristes de parler d'une seule voix.
Cet espace qui se libère pourrait intéresser François Hollande, mais aussi Manuel Valls, qui rêve depuis longtemps de faire exploser le vieux logiciel de la gauche (le logiciel de la "facilité", comme il dit).
Hollande aurait pu jouer la carte Bayrou, mais il a raté le coche, à cause de Martine Aubry qui lui a barré la route de l'Assemblée en 2012. À l'époque, il y avait eu une triangulaire à Pau. La première secrétaire du PS a maintenu une candidate socialiste face à Bayrou, malgré son ralliement à Hollande.
Chez Manuel Valls, on est convaincu que 2017 se jouera sur une campagne plus au centre. La gauche plurielle c'est fini, en tout cas pour les Vallsiens. Là aussi, une main est tendue. La drague ou la danse du centre - appelez-la comme vous voulez - ne fait que commencer.
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