"Prison principale", "probable crématorium", la légende des photos déclassifiées par le gouvernement concernant la prison syrienne de Saydnaya laisse peu de doutes. Lundi 15 mai, le responsable du département d'État américain pour le Moyen-Orient Stuart Jones, a présenté ces photos à la presse, et a accusé le régime du président Bachar al-Assad de cacher des "meurtres de masse" dans un "crématorium" situé au sein de cette prison du nord de Damas.
Sur l'une de ces photos, datées d'août 2013 à avril dernier, la légende indique : "Neige fondue sur une partie du toit", ce qui attesterait selon les États-Unis, de l'existence d'un "crématorium installé par le régime syrien". Selon Stuart Jones, il aurait servi à détruire les restes de milliers de prisonniers assassinés ces dernières années. Washington demande d'ailleurs à la Russie de faire pression sur la Syrie, avec laquelle le pays est allié, pour mettre fin à ces "meurtres de masse". Selon le responsable du département d'État américain, "ces atrocités ont été perpétrées, semble-t-il, avec le soutien inconditionnel de la Russie et de l'Iran".
Ces accusations font écho à un rapport publié par Amnesty International en février dernier. L'organisation des droits de l'Homme accusait le régime syrien d'avoir pendu 13.000 personnes entre 2011 et 2015 dans l'enceinte de cette prison de Saydnaya et dénonçait une "politique d'extermination" constituant des "crimes de guerres et crimes contre l'humanité". L'existence d'un "crématorium" n'avait cependant pas été évoqué et le régime avait contesté ce rapport, qu'il jugeait "totalement faux".
Pour Stuart Jones, "le régime syrien avait commencé en 2013 à modifier un bâtiment au sein du complexe de Saydnaya pour (en faire) ce que nous pensons être un crématorium". Il n'a toutefois pas pu dire si ce "crématorium" était toujours en service.
De son côté, la France a indiqué ce mardi 16 mai avoir pris connaissance "avec inquiétude et horreur" des informations américaines et a réclamé l'ouverture d'une "enquête internationale". "Cette accusation est d'une extrême gravité", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, rappelant que le régime syrien avait "un lourd passif de terreur derrière lui". "La France demande qu'une enquête internationale soit diligentée dans les meilleurs délais sur (la prison de) Saydnaya", a-t-il ajouté, tout en appelant "les soutiens du régime, en particulier la Russie, à utiliser ses leviers sur Damas", afin d'autoriser l'accès à la Commission d'enquête internationale, et au Comité internationale de la Croix-Rouge.
Le régime syrien n'a lui pas tardé à répondre à ces accusations, qu'il a qualifié de "totalement infondées". "Ces allégations (...) ne sont que le produit de l'imagination de cette administration et de ses agents", a indiqué le ministère des Affaires étrangères à l'agence de presse officielle Sana. "Hier (lundi 15 mai, ndlr), l'administration américaine nous a sorti un nouveau scénario hollywoodien déconnecté de la réalité", a-t-on ajouté. Pour le ministère des Affaires étrangères, "les administrations américaines successives n'ont cessé de tisser des mensonges et des allégations pour justifier leur politique d'agression et interventionniste dans les autres pays souverains".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte