C'est sans détour que Manuel Valls a annoncé qu'il voterait pour Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle, ce mercredi 29 mars. Pas question de parler de ralliement pour l'ancien premier ministre, mais plutôt de "responsabilités". "L'intérêt supérieur du pays, l'intérêt supérieur de la France, va au-delà des règles d'un parti, d'une primaire et d'une commission", a-t-il expliqué sur BFMTV.
La veille, Emmanuel Macron affirmait déjà que "ce ne sont pas les décisions des uns et des autres qui détermineront la majorité présidentielle ni (son) gouvernement". Sur Europe 1, l'ancien ministre de l'Économie a expliqué que les déclarations de Manuel Valls démontrent que "les primaires n'étaient pas en situation de regrouper l'ensemble de la gauche, et cela traduit le fait que les sociaux-démocrates et les femmes et les hommes de gauche responsables sont prêts à s'inscrire dans une démarche qui est la mienne".
Mais quel est l'intérêt pour Manuel Valls ? Selon les informations de l'AFP, l'ancien premier ministre aurait vu François Hollande, puis ses soutiens à l'Assemblée nationale, avant de se lancer. Immédiatement, il a assuré ne "rien demander" à Emmanuel Macron. Mais il a souligné qu'il souhaitait faire partie de la "recomposition de la vie politique". L'AFP explique que l'objectif affiché par Manuel Valls est de "constituer un pôle de députés dans la future Assemblée nationale avec le plus de poids politique possible pour jouer les 'faiseurs de rois' dans la majorité de recomposition qu'ambitionne Emmanuel Macron".
"On pense qu'il peut y avoir trois pôles : les macronistes 'pur sucre', un truc autour du MoDem de Bayrou et les sociaux-démocrates autour de Valls", résume un vallsiste. Le Monde estime que "le député de l’Essonne compte donc être, en cas de victoire d'Emmanuel Macron, un pivot de l’Assemblée nationale qui sortira des législatives, capable d’appuyer ou de mettre la pression sur le futur exécutif, selon les circonstances".
En soutenant Emmanuel Macron, Manuel Valls fait le pari qu'il sera au centre d'une future coalition des progressistes. "L'idée de Valls, c'est qu'il va rester une centaine de députés sociaux-démocrates, et il pense que ce sera lui le président de groupe. Moi, je pense que ça ne sera pas lui. Nous, on n'a pas trahi", cingle un ténor hollandais, qui a du mal à pardonner le "coup d'épaule" du natif de Barcelone pour dissuader François Hollande de se représenter.
Un ténor du Parti socialiste estime que "Valls ne sait pas attendre. Valls, c'est quelqu'un qui fonce, qui a besoin d'aller vite. Il a été premier ministre trop tôt, il a été candidat à la présidentielle trop tôt". Libération cite "un invité régulier" aux réunions vallsistes : "il y a à la fois 'une volonté d’implosion' et un peu de 'revanche personnelle' À ses partisans, Valls a d'ailleurs annoncé qu’il ne voulait plus du PS et qu’il ne ferait pas le prochain congrès prévu à l’automne". Un de ses partisans confie au journal qu'"il devient le petit chef d’un grand rien".
Un haut responsable socialiste juge que l'ancien premier ministre veut faire avec Emmanuel Macron ce qu'il a fait à François Hollande : "Il compte mettre en place la stratégie du scorpion et de la grenouille, du nom de la fable de La Fontaine, c'est-à-dire monter sur son dos pour traverser la rivière en promettant de ne pas piquer... et évidement le scorpion finit par piquer".
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