Ce sera l'image politique de la semaine prochaine. La maire de Paris et la présidente de la région Île-de-France à Tokyo, unies dans la même mission : faire revenir les touristes japonais. Pour des questions d'agenda, elles ne prennent pas l'avion ensemble ni à l'aller, ni au retour. Mais elles seront dans la capitale japonaise ensemble toute la journée du 29 février. Pour Valérie Pécresse, le Japon ne sera pas une découverte. Elle a fait des stages à sa sortie d'HEC il y a trente ans. Elle a passé six mois chez Sony et a fait des études pour vendre du pain français et de la liqueur française sur l'archipel.
"Je viens à Tokyo pour sire à l'honorable peuple japonais qu'il faut revenir à Paris", lance Valérie Pécresse dans un japonais qui nous paraît un peu hésitant. Nous avons demandé Masaru Tomimistu, un Francilien d'origine japonaise, de nous donner son avis. Verdict : effectivement il y a des fautes grammaticales, mais elle se fait clairement comprendre. Rappelons qu'elle n'avait pas de notes. Valérie Pécresse pourra donc, avec Anne Hidalgo, prononcer un discours en version originale pour reconquérir le cœur des Japonais.
"C'est un peuple qui réagit beaucoup à l'affectif. Le fait qu'on aille leur dire qu'on aime beaucoup le Japon est quelque chose d'important", explique l'élue Les Républicains. "La France est dans une situation économique difficile. Quand les choses sont difficiles, les élus locaux de droit comme de gauche doivent se souvenir. C'est pour cela qu'avec Anne Hidalgo, la main dans la main, nous avons choisi d'aller personnellement voir les Japonais pour leur dire que Paris est à nouveau une ville sûre et que toutes les précautions sont prises", insiste-t-elle.
Valérie Pécresse et Anne Hidalgo ont étudié les chiffres de près. Les attentats ont conduit à une baisse de 30% de la fréquentation de Paris par les Japonais. C'est beaucoup plus que les autres nationalités. C'est pour cela que la maire de Paris s'est aussi mise au japonais, sur son compte Twitter, pour rassurer les touristes japonais et les journalistes.
Cette opération séduction à Tokyo peut-elle fonctionner ? Il y a un atout qu'on a du mal a mesurer : ce sont des deux femmes qui vont représenter la France dans un pays qui laisse très peu de place aux femmes de pouvoir. Dans le gouvernement japonais, il y a deux femmes ministres sur dix-neuf. "Si l'ambassade de France a fait appel à une bonne agence de communication de Tokyo, si les journalistes japonais viennent à la conférence de presse, la photo de ces deux femmes puissantes, unies, pourrait frapper les esprits", dit Joël Legendre, le correspondant de RTL à Tokyo, persuadé qu'une seule visite ne changera pas grand chose. Il faudra qu'elles reviennent.
"Ce voyage est un test", dit-on dans l'entourage d'Anne Hidalgo. "On va voir si ça se passe bien avec Valérie Pécresse, et si ensuite on peut envisager d'autres déplacements ensemble pour vendre la candidature de Paris aux JO de 2024". Car l'autre objectif de ce voyage commun : comprendre comment la ville de Tokyo est parvenue à décrocher les Jeux Olympiques de 2020.
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