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Téléphones portables et débats : à quoi ressemble un Conseil des ministres sous Macron

NOUS L'AVONS LU - Chaque président peaufine à sa façon le Conseil des ministres. Dans "Les Mercredis de l'Élysée", Bérengère Bonte revient sur le style d'Emmanuel Macron entre nouveau et ancien mondes.

Elisabeth Borne, Édouard Philippe, Jean-Michel Blanquer, et Muriel Pénicaud à la sortie du Conseil des ministres
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
Marie-Pierre Haddad
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Que peut-il bien se passer lors du Conseil des ministres ? C’est la question à laquelle répond Bérengère Bonte dans Les Mercredis de l’Élysée qui sort mercredi 11 avril. Afin d’y parvenir, la journaliste a sondé pendant huit ans, les ministres et autres membres du gouvernement pour tenter de percer le mystère de ces réunions hebdomadaires. 

"Sur le fond, le dispositif n’a pas bougé d’une virgule depuis 1958, explique l’autrice. Sous la Vème République, le président est seul et unique patron des lieux. Lorsqu’ils rédigent la nouvelle Constitution, Charles de Gaulle et Michel Debré veulent en finir avec la foire des IIIème et IVème Républiques (…) Sous la Vème République donc, fini l’improvisation, retour à l’ordre. Le président convoque, définit l’ordre du jour, préside et déclare : ‘Adopté’. Même lieu, même heure chaque semaine". 

On apprend ainsi, que la tradition du mercredi est un "usage qui remonte à Louis XIV". Ce rendez-vous phare de la Vème République est l'objet de tous les mythes. Dans Les mercredis de l'Élysée, Bérengère Bonte décortique les méthodes et les styles des différents présidents de la République. 

Un rendez-vous étudié par Macron

L'ère Macron est celle du "sans téléphone portable". Cet objet est interdit lors du Conseil des ministres. Objectif : "Moins de fuites et plus de concentration", écrit l'autrice. Seuls deux personnes ont le droit de le conserver. Il s'agit des secrétaires généraux qui doivent donner l'alerte si besoin. 

Quant aux aventuriers qui ont tenté de le garder discrètement dans la poche de leur veste, Emmanuel Macron leur a adressé "un regard noir" quand ils se sont fait démasquer à cause d'une sonnerie intempestive. Cet épisode s'est déroulé durant la premier automne du quinquennat et "a dissuadé tous les autres de jouer au plus malin".

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Ainsi le Conseil des ministres est un instrument central du gouvernement du président de la République. Et pour cause, il planchait déjà sur son organisation alors qu'il était candidat : "À la différence des autres, il y réfléchit avant le scrutin, avec ses futures éminences de l’Élysée, Alexis Kohler, le grand commis en costume-cravate, futur secrétaire général de l’Élysée et Ismaël Emelien, le stratège branché qui deviendra son conseiller spécial". 

Débat et tour de table

La mécanique s’est rapidement mise en place, après les premiers balbutiements. Annick Girardin raconte dans ce livre qu’"au début, certains oubliaient de commencer leurs propos par 'monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues', mais il ont compris d’eux-mêmes. Et au bout de trois semaines, c’était réglé". 

Dans ce "nouveau monde politique", deux ministres du gouvernement d’Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian et Annick Girardin ont aussi connu l’ancienne époque. "Quel contraste !", avouent-ils. "Sur chaque sujet, le débat est ouvert. J’avoue, au début je ne parlais pas. J’ai mis deux Conseils à m’y mettre, je n’aurais jamais cru ça que ça prendrait si vite", raconte la ministre de l’Outre-mer. 

Les mercredis de l’Élysée raconte le Conseil des ministres qui s’est tenu à propos de la construction ou non de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Alors que les ministres Nicolas HulotFlorence ParlyGérard Collomb détaillent leur argumentaires, Emmanuel Macron lui prend des notes. "Les petits mots affluent, il répond à certains, puis donne le clap de fin en synthétisant, mais sans arbitrer en direct. En apparence, donc, rien de nouveau. Et pourtant ! Pour la première fois depuis des mois dans cette histoire d’aéroport, l’échange et le rapport d’experts entrouvrent une porte de sortie sur le déni démocratique". 

Ce n’est plus un lieu tactique comme par le passé !

Jean-Yves Le Drian dans "Les mercredis de l'Élysée"

Cette nouvelle version du Conseil des ministres sous Emmanuel Macron serait le résultat de la composition du gouvernement. En effet, beaucoup de ministres sont issus de la société civile donc "beaucoup de réflexe politique ne sont pas importés dans le Conseil. Habituellement, le jeu, c’est de montrer aux autres qu’on a raison, qu’on va remporter l’arbitrage. Il y a des jeux de non-dits. Là, honnêtement, il n’y en a pas. Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin face à Gérard Collomb, par exemple : il n’y a pas d’arbitrage, d’affrontement direct entre Beauvais et Bercy", explique Marlène Schiappa

C’est Jean-Yves Le Drian qui résume le mieux la transition : "Ce n’est plus un lieu tactique comme par le passé ! Des gens comme Benoît Hamon ou Cécile Duflot parlaient pour que ce soit su à l’extérieur, c’était devenu un lieu tactique. Honnêtement, sous Macron, ce n’est plus le cas et c’est bien ainsi". 

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