Réforme territoriale : Alsace et Lorraine prêtes à travailler ensemble

"Pour nous, l'Alsace-Lorraine c'est plutôt cohérent, alors on avance", a résumé le président de la Lorraine Jean-Pierre Masseret au sujet de la réforme territoriale. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse commune avec son homologue alsacien, organisée dans le village de Wingen-sur-Moder (Bas-Rhin), tout proche de la "frontière" entre les deux régions.

Le "mariage" entre Alsace et Lorraine, préconisé par le gouvernement dans son projet de réforme territoriale, est le seul à concerner des régions actuellement dirigées par des majorités politiques différentes - l'Alsace étant la seule région de France métropolitaine aux mains de la droite. Mais pour le président de la région Alsace et ancien ministre chargé des collectivités territoriales dans le gouvernement Fillon, Philippe Masseret, "qu'on soit de sensibilité différente n'a pas d'importance".

Dépasser les postures politiciennes

"Ce pays crève d'oppositions de bloc contre bloc complètement artificielles (...) Nous avons la volonté de dépasser ces postures politiciennes, qui ne sont pas dignes de ce que nous devons à nos concitoyens", a observé le président lorrain.

"Le gouvernement prépare un texte, et quoi qu'on pense du gouvernement, je suis républicain! Le jour où le texte sera voté, j'aurai à l'appliquer", a renchéri Philiippe Richert, soulignant que chacun devait "accepter de regarder le fond des dossiers même s'ils ne viennent pas de son propre camp".

Un PIB regroupé plus grand que certains pays européens

"Je ne suis pas un enthousiaste de cette réforme, je ne dis pas qu'elle est incontournable et je peux en critiquer maints aspects, mais l'objectivité nous amène à dire 'regardons sur le fond'", a commenté de son côté Philippe Richert. Ce dernier a également insisté sur sa volonté de "dialoguer, pour l'intérêt général".

C'est les décennies à venir que nous préparons.

Philippe Richert, président de la région Alsace

"Réorganiser nos collectivités pour que notamment les régions soient plus fortes, c'est une priorité (...). C'est les décennies à venir que nous préparons", a encore observé le président alsacien, qui s'était fortement engagé l'an dernier en faveur d'un projet avorté de fusion entre la région et les deux départements alsaciens.

"Si on met ensemble le PIB de la Lorraine et celui de l'Alsace, on est largement au dessus de 100 milliards, ça commence à compter! C'est plus que le PIB de certains pays européens", a-t-il souligné.