Dimanche 22 janvier aura lieu le premier tour de la primaire de la Belle Alliance populaire. Pour la première fois, des 16-18 ans vont pouvoir entrer dans un isoloir et choisir un bulletin. Le vote reste certes encadré par le règlement propre à ce scrutin : ces jeunes devront être adhérents aux partis organisateurs de la primaire ou à leurs mouvements de jeunesse (Jeunes socialistes, jeunes radicaux de gauche). Mais c'est un vote qui donne le "la" à un possible et prochain abaissement de l'âge des électeurs.
Sur la question, tout n'est pas si tranché. Il y a beaucoup de partisans, de Jean-Luc Mélenchon, pour la France Insoumise, à Thierry Solère, pour les Républicains. Mais des réticences se font entendre, y compris au sein des syndicats étudiants parfois divisés. Les arguments des opposants ressemblent d'ailleurs à s'y méprendre à ceux opposés à Valéry Giscard d'Estaing. Élu en 1974, l'ancien chef de l'État avait imposé le droit de vote à 18 ans.
Petit résumé de cette vieille rengaine sur une jeunesse finalement trop jeune pour voter. "Généralement on oppose à cette proposition le fait que les jeunes à 16 ans seraient assez immatures", explique l'avocat spécialiste des questions électorales Jean-Baptiste Ménard. "Vous avez des jeunes de 15-16 ans qui sont parfois bien plus mûrs que des personnes de 40 ou 50 ans", note-t-il.
Quant à l'absence éventuelle de connaissances en matière de fonctionnement des institutions, le juriste estime qu'il s'agit d'un critère "très subjectif". À ses yeux, cette primaire de la gauche permettra de "tester l'efficacité et la portée de cette possibilité" pour les jeunes de 16 ans d'aller voter.
La primaire de la gauche va donc "essuyer les plâtres" du vote à 16 ans. Histoire de peut-être muscler le civisme chez les jeunes ? C'est l'argument massue des partisans de cette proposition, pas vraiment nouvelle. En 2002, le candidat Jospin avait proposé l'abaissement à 17 ans. En 2013 avait fleuri un projet de pré-majorité électorale. En septembre dernier, il y avait eu un amendement d'un sénateur pour le vote à 16 ans.
Un changement susceptible de provoquer un électrochoc ? Sous conditions, répond Jean-Baptiste Ménard. "S'il y a un effet boule de neige, il s'observera dans les premiers temps. Ce sera un effet de surprise qui pourra amener les jeunes à aller voter", analyse l'avocat. "Maintenant si le personnel politique ne s'intéresse toujours pas aux jeunes et ne les associe pas assez au processus décisionnel, cet effet boule de neige sera très certainement temporaire", avertit-il.
Plusieurs pays, comme l'Allemagne, l'Argentine ou l'Écosse, votent à 16 ans. Les jeunes Français en veulent. RTL vous révèle la tendance du sondage de l'UNL (principal syndicat lycéen), auprès de 300 établissements, qui sortira jeudi 19 janvier : une large majorité de 16 ans veut voter.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte